Mentalités et comportements politiques dans le Cantal de 1852 à 1914
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
From the advent of universal suffrage, one might even say to this day, the Cantal voters have always voted for the outgoing or the winning majority. This cliché largely rests on true facts which this research initially sets out to verify for the 1852-1914 period. As is always the case with popular beliefs, it nevertheless forgets some exceptions that need to be pointed out and forgets to qualify many more subtle points. Hardship in this region surely must have led to such a security oriented vote. Expecting financial support and help of all sorts, railroads, may have been the price to pay in return for electoral loyalty. Beyond this apparent archaism some transformations disappear. The first one was the speeding up of an ongoing process of gallicization of the region. Politization and integration into the nation-state went along. The sudden irruption of central government disrupted the local political game. Power struggles and social conflict gradually changed while the omnipotence of local leaders dwindled. The role of personalities persisted but evolved into "clientelism". By turning the voter into a political player, this system gave him part of his citizenship. Ultimately, the overpowering control of the church over daily life was shattered. Despite the continuity of most religious practices, the secularization of the Cantal community was already completed on the eve of the First World War.
Abstract FR:
De l'avènement du suffrage universel, jusqu'à nos jours pourrait-on ajouter, les électeurs cantaliens votèrent toujours pour les majorités sortantes ou à venir. Ce cliche repose sur une grande part de vérités, cette étude s'étant d'abord proposée de le vérifier pour la période 1852-1914, mais, comme tout cliche, il oublie des exceptions, qu'il convenait de mettre en lumière, et masque bien des subtilités. Assurément, la pauvreté de la contre dicta cette conduite "sécuritaire". Espérer, escompter des aides matérielles, des secours en tout genre, des voies ferrées. . . . Auraient été la contrepartie de la fidélité électorale. Au-delà de cet archaïsme de façade, se sont cependant glissées des évolutions et des mutations. La première fut incontestablement l'accélération d'une francisation déjà entamée. Politisation et nationalisation allèrent de pair. L'irruption du gouvernement central bouleversa le jeu politique local. Les luttes d'influence, les tensions sociales changèrent peu à peu de nature. S'amenuisa la toute-puissance des notables. Le rôle des personnalités persista, mais en se muant en clientélisme. En faisant de lui un "acteur" politique, ce système conféra à l'électeur une partie de sa citoyenneté. Fut enfin davantage battue en brèche la mainmise du clergé sur la vie quotidienne. En dépit du maintien de la plupart des pratiques religieuses, s'était achevée, à la veille de la grande guerre, la laïcisation de la société cantalienne.