Les théories électriques en France : 1870-1900 : la contribution des mathématiciens, des physiciens et des ingénieurs à la construction de la théorie de Maxwell
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis analyses a community through the experimental and speculative practice of all its actors- mathematicians, physicians and engineers - dealing with the field of electrodynamics (electromagnetism). This analyse shows two french distinctive features: the partition of the university between the mathematicians who are in charge of the theorie an the physicians who experiment; the central role played by the engineers, a group overloked by the doxa. In this instant, the engineers are telegraphists, former students of ecole polytechnique, who will read, comment and translate maxwell. The choises made put the accepted historiography about classical electromagnetism in question : the opposition between the british tradition that favors the approach of a step action (maxwell) and the continental that will put forward the distant action (helmholtz), being solved - as the positive vulgate takes it - by hertz's experiments. The thesis points out the gradual build up of a theoretical ensemble ("maxwell's theory") that become pervasive through a complex process including numerous factors : the various theoretical traditions (ampere, maxwell, helmholtz, mecanisms of ether. . . ), the institutional location of the actors, the aftermath of the french-prussian war, the local conception of the theory of physics and above all time. It thus appears that science is a collective activity (in period the community stands on a national scale), prodeced by actors who know each other and share tacit knowledge. This thesis combines macro-social analyses (description of the community, of the poste et telegraphes administration, review of magazines) and studies of theoretical works of mathematicians (poincare, duhem, bertrand, mathieu, resal), physicians (brillouin, mascart, the teachers of ecole polytechnique, cornu, potier, jamin), telegraphists engineers (blavier, gounelle, raynaud, vaschy) and experimental works (hertz, sarasin et de la rive< blondlot).
Abstract FR:
L'approche adoptee dans cette these est celle de l'analyse d'une communaute a travers la pratique speculative et experimentale de l'ensemble des acteurs, qu'ils soient mathematiciens, physiciens ou ingenieurs, intervenant dans le champ de l'electrodynamique (electromagnetisme). Cette analyse permet de mettre en evidence deux traits propres a la situation francaise : une cesure profonde du monde universitaire entre ceux en charge des theories, les mathematiciens, et ceux qui experimentent, les physiciens; le role central joue par un groupe oublie par la doxa: les ingenie ce sont ici des telegraphistes, issus de l'ecole polytechnique, qui sont les premiers a lire, a commenter et a traduire maxwell. Les choix adoptes permettent de remettre en cause l'historiographie dominante concernant l'electromagnetisme classique : l'opposition entre deux traditions - l'une, britannique, privilegiant l'action de proche en proche (maxwell), l'autre, continentale, raisonnant selon l'action a distance (helmholtz) - qui se "resout", comme le veut la vulgate positiviste, par les experiences de hertz. La these montre la constitution progressive d'un ensemble theorique (la "theorie de maxwell") qui devient dominant a l'issu d'un processus complexe dans lequel interviennent de multiples facteurs : diverses traditions theoriques (amperienne, maxwellienne, helmholtzienne, mecanique de l'ether. . . ), mais egalement la place institutionnelle des acteurs, les retombees de la guerre franco-prussienne, la conception "locale" de la theorie physique, et surtout le temps. Ainsi apparait que la science est une activite collective (a cette epoque, la communaute est nationale), produite par des acteurs qui se connaissent et partagent des savoirs tacites. Cette these combine analyses macro-sociales (description de communaute, de l'administration des p. Et t. , analyse de periodiques) et etudes de travaux scientifiques theoriques de mathematiciens (poincare, duhem, bertrand, mathieu, resal), de physiciens (brillouin, mascart, les professeurs de l'ecole polytechnique, cornu, potier, jamin), des ingenieurs telegraphistes (blavier, gounelle, raynaud, vaschy) et experimentaux (hertz, sarasin et de la rive, blondlot).