Les élites nobiliaires et la ville en France et en Angleterre aux XVIIe et XVIIIe siècles : étude comparée d'Abbeville, Alençon, Canterbury et Chester
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis is about the elites of four country towns: Abbeville, Alençon, Canterbury and Chester. In these towns, the nobility and the gentry grew continually in the course of the seventeenth - and eigtheenth-centuries. This trend was simulated by the upwards social mobility of urban families. The French newcomers entered without difficulty into the ranks of the second order. In England appeared the gentry civic which is composed of merchants or craftsmen with responsibilities in the municipal corporation. The urban landscape and the social life in the French and English country towns were equally transfigured during the eighteenth-century. But the elites used differently these transformations.
Abstract FR:
Cette enquête porte sur les élites nobiliaires de quatre capitales provinciales - Abbeville, Alençon, Canterbury et Chester - et leurs rapports au fait urbain. Le poids de la noblesse et de la gentry y augmenta régulièrement au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette croissance se nourrit des élites bourgeoises portées par la dynamique de l'ascension sociale. En France elles s'intégrèrent complètement au second ordre alors qu'en Angleterre, la classe dominante se fragmenta : à la landed gentry se juxtaposèrent la pseudo-gentry et la gentry civique, formée de marchands et d’artisans que le passage par les corporations avait autorisé à prendre la qualité de gentleman. D'autre part, les sources municipales ont révélé l'ampleur des mutations de la vie urbaine au XVIIIe siècle. Dans les quatre villes, s'ouvrirent de nouveaux lieux de sociabilité destinés aux élites nobiliaires. L'éthique consumériste qui caractérisait la gentry anglaise était partagée par la noblesse française et cela modifia la structure socio-professionnelle des villes. L'urbanisme fut amélioré par les équipements de loisirs et la construction de bâtiments publics. Mais ce n'est pas tant l'existence de courants de mobilité sociale, ni les structures de la sociabilité, ni même l'évolution des formes de vie urbaine qui opposaient les villes françaises et anglaises que l'esprit avec lequel leurs élites nobiliaires les utilisèrent dans leur rapport à l'urbanité.