L'image du juif en France du nord et en Angleterre du XIIe au XVe siècle
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The imaginary of the Jew in northern France and in England, as well in the texts as in the pictures, is represend from the twelfth to the fifteenth century by two main figures: the murderer of Christ and the infidel. The Jew’s guilt of Christ’s crucifixion is alleged and repeated in the allegations of christian children murders which occur in the second half of the twelfth century and in the charges of host desecration, particularly in the miracle of billettes in 1920. As the devotion to the suffering Christ is increasing, the Jew is described as Christ’s torturer, becoming a character of the passion plays in the end of the middle ages. As a non-christian, the Jew is considered as synagogue's child and as a permanent source of blasphemy within the Christian society. He becomes an emblematic figure of the infidelity, more than the Saracen, but he is not considered as a real danger of apostasy or heresy. Surprisingly, the associations between the Jew and the devil are very exceptional, even if some iconographic attributes of the Jew come from those of the devil. The study of the physical distortions, the clothing differences, the Jewish badge, and the headdress in the pictures confirms that there is not a typical representation of the Jew.
Abstract FR:
L'imaginaire du juif en France du nord et en Angleterre, aussi bien dans les textes que dans les représentations figurées, s'articule entre le douzième et le quinzième siècle autour de deux figures principales : le meurtrier du christ et l'infidèle. La responsabilité des juifs dans la crucifixion du christ est sans cesse réaffirmée, réactualisée dans les accusations de meurtre d'enfants chrétiens qui apparaissent en Angleterre et en France dans la seconde moitié du douzième siècle, puis, à partir du milieu du treizième siècle, dans des accusations de profanation d'hostie, en particulier lors du miracle des billettes de 1290. Au fur et à mesure que se développe la dévotion au christ souffrant, le juif est peint de plus en plus comme le bourreau du christ, prenant vie sur la scène des mystères de la passion de la fin du Moyen Age. En tant que non-chrétien, représentant de l'ancienne loi, le juif est conçu comme l'enfant de la synagogue, source permanente de blasphème au sein d'une société chrétienne. Il devient une figure emblématique de l'infidélité, de préférence au musulman, mais ne semble pas avoir été perçu comme un réel danger d'apostasie ou d'hérésie. Les associations entre le juif et le diable demeurent limitées, même si certains attributs iconographiques du juif puisent dans l'iconographie diabolique. L'étude des déformations physiques et des écarts vestimentaires (les signes distinctifs et les couvre-chefs) dans les représentations figurées confirme l'absence de portrait type du juif.