Abstract FR:

L'histoire de la sculpture figurée du XIIIe siècle en Bourgogne peut être définie par l'activité de deux foyers artistiques majeurs successifs. Le premier groupe s'est constitué autour de l'imposante et prestigieuse église Notre-Dame de Dijon, dont les rares vestiges subsistants de la statuaire des portails occidentaux détruits à la Révolution relèvent du style dit antiquisant en vigueur au cours du premier tiers du XIIIe siècle. Une petite partie de cette production sculptée peut cependant encore être reconnue dans un certain nombre de petits édifices ruraux implantes dans une étroite auréole autour de Dijon et témoignant de l'impact relativement important provoque par l'édifice urbain sur l'environnement rural de la cite ducale. Au delà de cette zone, l'aire d'influence de l'église urbaine s'étend à Beaune et à Notre-Dame de Semur-en-Auxois ou l'on note, au niveau du transept, la transition du style antiquisant à la nouvelle manière. A la suite de ce chantier s'est en effet formé un courant artistique dérivé de la sculpture parisienne du second quart du XIIIe siècle que l'on peut qualifier, en raison de la position géographique de la plupart de ses représentants, de "groupe auxois". Leur recensement et leur analyse montrent à quel point celui-ci dût être important. Ses tailleurs furent appelés à exécuter d'amples décors pour les principaux établissements monastiques de la région (abbayes de Moutiers-Saint-Jean et de Rougemont, prieurés de Semur-en-Auxois et de Saint-Thibault, pignon de la façade occidentale de la Madeleine de Vézelay), mais aussi à réaliser une pièce au moins du mobilier liturgique de la sainte-chapelle de Dijon. Parallèlement, la multiplication de ces chantiers majeurs semble avoir motivé de plus modestes initiatives comme l'atteste un petit tympan découvert à Bierry-les-Belles-Fontaines. C'est manifestement au cours du troisième quart du XIIIe siècle que s'est forgé en terre bourguignonne ce style plastique à forte identité régionale.