Le terrorisme maritime et les flux énergétiques internationaux
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Maritime trade has developed quickly since World War II and is vital to the global economy. During this time, decolonization and the end of political bipolarization have given rise to the rebirth of jihadism whose most radical militants carry out terrorism. This strategy has proven to be valid and now terrorists want to provide it with legal justification. World Islamic Front organizations have broadened their scope, carrying out strategic global terrorism that could create a state of economic uncertainty and social chaos through the disruption of interregional trade. The maritime part of this strategy has grown steadily, however, it has been masked by the far more dramatic and frequent ground attacks. The flow of energy transportation is primarily maritime. Could its disruption destabilize the global economy to such a level that the jihadists achieve the political objectives they have set? The study of the different components of maritime criminal violence at sea (terrorism, piracy, all sorts of smuggling…) proves that their modus operandi tend to merge under some form of financing, tactical and technological barter that transcends ideological differences. Although their respective objectives are different, a nexus between sea pirates and maritime terrorists is possible by the use of coercion. Nevertheless, it will remain numerically limited compared with ground terrorism due to the relative scarcity of the population of seafarers. Their impact, combined with those of other forms of strategic terrorism, however, can have a devastating effect on a weakened global economy.
Abstract FR:
Le transport maritime se développe rapidement après la Deuxième Guerre mondiale. Il est devenu vital pour la croissance économique globale. Dans le même temps, la décolonisation et la fin de la bipolarisation ont permis la renaissance d’un islamisme dont les adeptes les plus radicaux pratiquent le terrorisme. Cette forme de guerre à laquelle ils veulent donner une justification juridique s’est révélée efficace au plan stratégique. Les organisations appartenant au Front islamique mondial ont élargi leur champ d’action au globe tout entier et pratiquent un terrorisme stratégique susceptible de créer un état latent d’incertitude économique et sociale en perturbant les échanges interrégionaux. Sa composante maritime a progressé à bas bruit, masquée par des attentats terrestres beaucoup plus spectaculaires et fréquents. L’attaque des flux énergétiques, dont la majorité emprunte la voie océanique, peut-elle déstabiliser l’économie mondiale au point de permettre aux islamistes d’atteindre les objectifs politiques qu’ils se sont fixés ? L’analyse des actions menées par différentes composantes de la violence maritime (terrorisme, piraterie, trafics de tous ordres…) montre que les modes opératoires tendent à se confondre par une forme d’osmose financière, tactique et technique qui transcende les différences idéologiques. Une collusion entre pirates et terroristes est possible bien que leurs fins diffèrent. Leurs actions resteront néanmoins numériquement limitées en raison de la relative rareté de la population des gens de mer. Leur impact, conjugué à celui des autres formes de terrorisme stratégique, peut néanmoins avoir des effets dévastateurs sur une économie mondiale en crise.