Le making of de la photographie de mode (1932-2017) : culture matérielle, instance collective, image plurielle
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Abstract EN:
This doctoral thesis intends to explore the ‘making-of’ of fashion photography, over several decades and geographies. The aim is to operate an epistemological displacement to rethink fashion photography beyond certain interpretations that identified its scope with semiotic, gender or identarian paradigms. Rather, this study proposes to think the ‘making of’ as a result of practices, negotiations, exchanges and hierarchies that characterize – but also move beyond – the very action of producing and publishing a fashion photograph. By shedding light on the multiple and overlooked sources produced around the production and circulation of the fashion image, the research explores three moments in the life of fashion photographs: the making of a fashion photograph; the collecting and conserving practices; and its exhibition. Therefore, the ‘making-of’ is here understood in a broad sense. This term is not only used to identify the descriptions and detailed information showing creative processes behind the production of a fashion photograph or an editorial series, but it also takes into consideration the mechanisms of circulations beyond the industry, the networks and the institutional processes concurring to the formation of the cultural value of an image. In doing so, this thesis sheds light on the polysemic meanings and values of fashion photography, moving beyond an interpretational path that has restricted this practice into an “applied” art in search of artistic legitimization.
Abstract FR:
Cette thèse entend entreprendre un making of de la photographie de mode, sur plusieurs décennies, et à l’échelle internationale. Un déplacement épistémologique est ainsi opéré. En effet, l’enjeu de cette étude n’est pas de procéder à une analyse esthétique de la photographie de mode, mais de déconstruire certaines idées reçues sur l’identité de ces images de mode principalement étudiées jusqu’ici par le prisme de la sémiotique, du genre, ou du paradigme identitaire. Tout en révélant différentes sources annexes qui gravitent autour de l’image, cette recherche tend à débusquer des matériaux documentaires qui n’ont pas été considérés dans l’histoire de l’art et de la photographie ; elle analyse ses porosités, en décelant les manques et les lacunes. De ce fait, il s’agit de révéler l’envers du décor pour explorer trois moments de la vie de ces images de mode, à une période donnée, en montrant les coulisses d’élaboration d’une photographie de mode, les conditions de collecte, de conservation, et enfin les pratiques d’exposition. Le propos de cette étude n’est donc pas de transcrire le parcours singulier d’un art dit « appliqué » en quête de légitimation artistique, mais de mettre en lumière les significations polysémiques et valeurs culturelles de la photographie de mode. Le terme makingof est ainsi entendu au sens élargi : il ne fournit pas seulement des informations et descriptions détaillées en montrant à voir la façon dont une photographie de mode ou une série éditoriale est réalisée, mais il s’intéresse aussi aux mécanismes internes de l’industrie de la mode, aux processus créatifs, aux réseaux, aux procédés de circulation, et aux processus institutionnels concourant à la création de valeur culturelle. Cette étude propose de percevoir le making of comme le résultat de pratiques, de négociations, d’échanges et de hiérarchies qui caractérisent, et vont au-delà de l’action même de produire et de publier une photographie de mode.