L'oiseau dans la sculpture du XXe siècle : animal, emblème, vol, envol et apesanteur
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
L'oiseau est-il une création du XXe siècle ? Il est facile de répondre par la négative tant son empreinte est forte dans toutes les civilisations du monde. Pourtant, seul le XXe siècle choisit ainsi de l'isoler de son contexte de vie anecdotique, de le doter d'attributs, non plus seulement allégoriques, mais moraux, non plus seulement religieux ou politiques, mais lai͏̈ques et humains, humains et sacrés. Si la sculpture des premières décennies du XXe siècle met en évidence une scission entre une sculpture de la raison et une sculpture de la situation, il nous paraît logique d'inscrire l'oiseau dans cette seconde catégorie. Cet oiseau-là résulte, en effet, de l'histoire socio-politique du monde, faite et subie par les hommes. Il lui doit ses beautés (couleurs, chant et essor) et sa misère tant physique que psychologique. L'oiseau incarnait la liberté; le Xxe siècle la lui a imposée: libre d'aimer ou de consacrer l'amour, libre de tuer, libre de mourir. La liberté est un joug dont l'homme moderne a goûté l'âpre parfum. Cet oiseau-là n'existait pas avant l'avènement du XXe siècle. L'oiseau devait désormais pénétrer l'intériorité humaine. L'oiseau aurait été un buvard, une éponge, un reflet des ressentis humains du siècle, le "fantôme particulier" de l'homme, son double créé, sa métaphore privilégiée. L'oiseau créé, tout à la fois, porte-étendart de ses rêves et garde-fou de ses pulsions criminelles, aurait aidé l'homme à atténuer la vigueur de ses chocs passionnels au cours du siècle. L'oiseau serait devenu l"'avatar de l'artiste qui se soumet à cette figure comme s'il s'agissait d'un surmoi en réduction", écrit encore Werner Spies au sujet de Max Ernst et de son double, Loplop.