L'expérience de l'histoire et la vérité en peinture : avec Claude Simon, François Rouan, Gerhard Richter, Sigmar Polke et Martin Kippenberger
Institution:
Saint-EtienneDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Après la Seconde guerre mondiale et sous le choc des totalitarismes, la question de la représentation de l'histoire, qui échappe à la peinture (au profit du cinéma par exemple), ne cesse en réalité de la hanter. Mais elle le fait sur le mode de l'irreprésentable. Au-delà des questions de rhétorique picturale, quelques peintres, dans des parcours singuliers, affrontent cette question. Il s'agit rien de moins que de préserver la puissance de la peinture à atteindre au réel, alors qu'elle semble debordée, dans cette course à laquelle se livrent les nouvelles formes de l'art de la seconde moitié du 20eme siècle. Sans pour autant prétendre ressusciter le genre peinture d'histoire, largement dépassé. Seront ainsi étudiées et comparées les oeuvres de François Rouan (France, 1943), Gerhard Richter (Allemagne, 1932), Sigmar Polke (Allemagne, 1941) et enfin Martin Kippenberger (Allemagne, 1953-1997). Mais ces études successives ne prendront sens qu'à la suite de l'étude, dans une première partie, de la problématique historique dans l'oeuvre littéraire de Claude Simon (France, 1915). Le roman Les géorgiques (1981, Minuit, Paris), en particulier révèle un rapport spécifique de l'écriture au temps représenté propre à fournir une sorte de modèle, qu'il s'agira dès lors de mettre à l'épreuve de l'analyse des oeuvres picturales mentionnées. Au-delà de ses multiples et radicales remises en cause dans cette fin du 20eme siècle, c'est donc à confronter directement à l'épreuve de l'histoire (et non, plus immédiatement, de la seule histoire de l'art), la forme tableau (emblématique de la peinture moderne), dans ses développements les plus singuliers, des années 60 aux années 90, que sera consacré ce travail. On sera conduit à risquer l'hypothèse d'une dimension épique de la peinture, comme forme spécifique restant antérieure à la forme historique, et assumant cependant la dimension politique de l'oeuvre d'art, celle que précisément redoutait déjà Platon