Abstract FR:

La fiction sociale s'est developpée au rythme de la télévision à la fin des années 50 et début des années 60 et s'est construite autour de la notion de mission de service public basée sur trois axes : la création, une fonction de lien social et de didactisme, une volonté politique voire militante. Aujourd'hui, France 2 adopte un discours similaire à propos des mercredis de la vie, ensemble de téléfilms évoquant la société contemporaine à travers deux grandes thématiques : éclatement de la cellule familiale et exclusion sociale. Plusieurs points du contexte actuel - Conditions de productions, économie de la télévision, concurrence frontale avec TF1- remettent en question la validité de ce discours. Ces éléments permettent d'introduire des nuances dans la lecture de ces téléfilms et montrent une exploitation de la notion de crise sur l'ensemble des chaines hertziennes françaises. La volonté marquée de proposer des résolutions avec des fins positives conditionnent le traitement des sujets abordés. Ce dernier passe par une représentation socioéconomique faussée, un faible souci documentaire et de nombreuses touches d'irréalisme. Seuls quelques points parviennent à justifier le discours du diffuseur. Pour la majorité de ces téléfilms, la caractéristique sous-jacente et déterminante est de gérer la crise qu'ils mettent en scène. Cette gestion se fait par la mise en place de différents mécanismes de prise de distance par rapport aux thématiques abordées ce qui implique une dimension symbolique des situations exposées au départ. C'est dans cette mesure qu'ils accèdent au niveau de mythe, d'idéologie sous forme de récit. Ce qui devient prépondérant, ce n'est plus la problématique sociale mais l'individu acteur de la société ainsi que de son parcours. Ce parcours dessine les contours de l'idéologie véhiculée par ces téléfilms et qui repose sur l'articulation exclusion/intégration.