Abstract FR:

Les vitraux du chœur de la cathédrale d’Angers ont été déplacés à plusieurs reprises. Ces déplacements ont fait l'objet d'une étude approfondie, ainsi que les différentes restaurations survenues depuis leur création. L'iconographie des vitraux provenant du chœur de l'édifice angevin a pu être reconstituée en partie : les sujets de quatorze verrières sur seize sont désormais connus. Les thèmes illustrés mettaient l'accent sur les relations entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel et surtout glorifiaient l'épiscopat au travers des vies de plusieurs saints évêques. Les vitraux consacrés à saint Julien du Mans et à saint Maurille avaient été composés selon un modèle commun et ces deux vies se référaient à celle de saint Martin qui figurait à l'origine dans deux verrières. Un cycle axe sur la vie du christ avait aussi été développé parmi les vitraux de la cathédrale. Enfin, la vierge était aussi particulièrement glorifiée puisqu'elle figurait en majesté dans une verrière du chœur et intervenait dans l'histoire de Théophile qui avait aussi été représentée. Le style de ces vitraux permet de les dater des années 1230-1235. Trois groupes d'artistes peuvent être facilement distingués : le " groupe de saint Éloi ", le " groupe de saint Laurent " et le " groupe du transept ". Parmi eux, plusieurs fortes personnalités se remarquent, en particulier celles du " maitre de saint Thomas Becket " et celle du " maitre principal de saint Julien ". La vitrerie du chœur de la cathédrale d’Angers présente des liens avec des vitraux de Coutances, Tours, Vivoin, Le Mans, les Essards, Charentilly, Montreuil-sur-Loir et Bourges. Ces vitraux témoignent de l'importance d’Angers dans la peinture sur verre de la première moitié du XIIIème siècle dans l'ouest de la France.