thesis

Maurice Dejean, diplomate atypique (1899-1982)

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Jan. 1, 2013

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Abstract EN:

Maurice Dejean was born in 1899 and died in 1982. His diplomatic career was unquestionably atypical; because of his modest origins, and also because he joined the diplomatic corps fairly late and in an original fashion. Thanks to his knowledge of Germany and of the intelligence service during the interwar period, Dejean ended up serving two French ambassadors in Berlin in the 1930s. He played a leading role in the 1939-1940 war. Knowing that he was awaited by de Gaulle in London, he joined Free France in January 1941. For two years, he was Commissioner for Foreign Affairs, and then the representative of France in all relations with other governments in exile. Thanks to his participation in the Resistance, Dejean embarked on a prestigious career in post-war French diplomacy. As Ambassador in Czechoslovakia, he was instantly confronted with the logic of the Cold War during the 1948 Czech Coup, as he was later, during the Korean War, which he observed from Tokyo. His mission as Commissioner General in Indochina, from the perspective of colonial history and international relations, ended in a failure with the fall of Dien Bien Phu. As Ambassador in Moscow from 1956, Dejean believed in the opening of the USSR and in the development of bilateral relations despite criticisms within his own team. His precipitated departure in 1964 put an end to his career, in an unusual fashion once again. This thesis follows the life of an atypical diplomat and offers, through the development of his chequered career, a better understanding of the broader contemporary issues which surrounded the diplomatic activity he carried out.

Abstract FR:

Maurice Dejean (1899-1982) a connu une carrière diplomatique résolument atypique. Elle l’est tout d’abord par ses origines sociales, modestes. Elle l’est également en raison de son entrée tardive dans la Carrière, par des voies détournées : sa bonne connaissance de l’Allemagne et du renseignement dans l’entre-deux-guerres conduisent Dejean à servir deux ambassadeurs à Berlin dans les années 1930. Il est aux premières loges lors de la drôle de guerre et de la bataille de France. Se sachant attendu par de Gaulle à Londres, il rallie la France libre dès janvier 1941. Et devient, pour deux ans, Commissaire national aux Affaires étrangères puis représentant de la France auprès des gouvernements en exil. Son engagement dans la Résistance, offre à Dejean une carrière prestigieuse au service de la diplomatie française d’après-guerre. Ambassadeur en Tchécoslovaquie puis à Tokyo, il entre brutalement dans la logique de guerre froide, confronté au coup de Prague puis à la guerre de Corée. Sa mission suivante de Commissaire général en Indochine alors en cours de décolonisation, se termine par un échec avec la chute de Dien Bien Phu. Ambassadeur à Moscou de 1956 à 1964, Dejean croit en l’ouverture de l’URSS et mise sur un développement de la relation bilatérale, malgré les critiques. Son départ précipité, dans des conditions là encore singulières, met fin à sa carrière. Cette thèse retrace ainsi le parcours d’un diplomate atypique et, à travers cet itinéraire très riche, vise à évaluer le rôle de l’ambassadeur dans la définition de la diplomatie française, et à mieux appréhender les grandes problématiques contemporaines dans lesquelles son activité diplomatique s’est insérée.