Abstract FR:

L'ancien arrondissement de domfront, de 1860 a 1914, connait une serie de crises industrielles graves. Le nombre des tisserands à domicile passe de 50 000 a 3 000 malgré un effort du patronat pour essayer d'améliorer la qualite des productions et la résistance de quelques unités familiales de production, regroupées dans les communes situées autour de Flers, le centre commercial. Les techniques du tissage à main, les produits fabriqués sont analysés. De même que les conditions de vie de ces paysans micro-agriculteurs (habitat, fortune, mobilité de la main d'oeuvre, démographie, résistance aux crises). Ces mêmes aspects sont etudiés pour les ouvriers d'usine, avec la mise en valeur de l'originalité de chacune des qualifications. Dans les usines se recrée une aristocratie ouvrière; un tiers des ouvriers obtiennent d'assez bons salaires, soit en raison de leur compétence, soit en raison de leur qualification. Cette hiérarchie se retrouve dans l'habitat : un tiers sont propriétaires, un autre tiers sont locataires de maisons individuelles, un troisième tiers vit dans des immeubles collectifs. La crise structurelle des années 1880-1914 entraine le chomage et les ouvriers doivent s'habituer à une vie en peau de chagrin (diminution de la natalité, baisse de la consommation, même en alcool, qui tient pourtant une grande place, baisse de l'espérance de vie). Les ouvriers s'en remettent a la petite et moyenne bourgeoisie qui controle economiquement le monde ouvrier (commerce, habitat, circuit de l'alcool) et organise le paternalisme sur place (societes de secours mutuels. . . ). La grande grève des cent jours en 1907 est un échec et les ouvriers se retournent vers cette petite bourgeoisie