Maréchaux-Ferrants et forgerons de 1860 à nos jours : l'exemple du Cher
Institution:
Paris 4Disciplines:
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Abstract FR:
Jusqu'en 1914, le maréchal-ferrant était à la campagne, un petit notable. La chanson de son marteau sur l'enclume symbolisait une certaine forme de vie rurale. On estimait autant qu'on craignait cet homme qui jonglait avec le fer et le feu. Les villageois faisaient appel constamment à ses connaissances et à son dévouement, même si son aspect robuste et sans raffinement effrayait quelquefois les âmes sensibles. Sa convivialité s'exprimait dans sa boutique jumelée souvent avec un café, ainsi qu'à la mairie où on l'avait élu parfois conseiller municipal, même adjoint ou maire. La modernisation sous la forme de la mécanique, du cheval vapeur et de l'électricité commença à écorner sa position entre les deux guerres. Pour se maintenir il fut contraint de s'adapter et de sortir de ses taches habituelles, devenant un peu commerçant. Les plus doués s'en sortirent. Après la deuxième guerre le forgeron dut se transformer encore, souvent vainement en mécanicien et en serrurier. Il finit par disparaitre dans sa forme traditionnelle vers les années 60, comme était disparu le cheval de trait qui le faisait vivre en partie. Aujourd'hui, dans des conditions complètement différentes, grâce au cheval loisir, la profession occupe encore en France, un millier de maréchaux-ferrants très spécialisés. Plus de cent entretiens permettent de suivre, les mutations précises et successives du métier. On mesure ainsi combien ont évolué mœurs et coutumes de la société rurale française tout au long de plus d'un siècle.