Abstract FR:

De la rupture de l'ardoise comme origine de la pratique plastique, au désert, mémoire de la sculpture, se pose la question du vide au coeur du processus créateur. Nous suivrons cette vacuité à l'oeuvre, dans "bac à sable", "leda" et "origines" de Jean-Marc Bustamante, et dans "passer" et "tanzen" de Cécile Bart, sculptures et installations ou l'idée de silence et de seuil, de limite et de peau prédomine. Nous y découvrirons de nouvelles manières d'inscrire le corps dans l'oeuvre, selon une stratégie qui s'élabore à la surface. Du corps absent des pièces de Bustamante au corps projeté à la surface des peintures / écrans de Cécile Bart, nous nous interrogerons, par le biais de la danse contemporaine, sur ce corps aux prises avec ses propres contours : son enveloppe qu'il repousse aux confins du néant et qu'il choisit pourtant comme lieu privilégié de la présence à soi et au monde. Corps ouvert au passage des flux, dont le souffle et l'élan persistent dans la sculpture immobile, mais plissée. Sur une variation du thème de l'enveloppement et du dépli, cette thèse propose l'idée d'une oeuvre construite pour l'inéffable, tel un lieu de mémoire commune et silencieuse. Mémoire éphémère, mouvante et fugitive, saisie dans l'instant, moment poétique de l'oeuvre. Une mémoire que seuls les lieux désertés de la création nous insufflent.