thesis

La mémoire du paysage : structuration des espaces protohistoriques de l'interfluve Seine-Yonne (France) et de l’Istrie-Kvarner (Croatie)

Defense date:

Jan. 11, 2021

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Abstract EN:

A space cannot be inhabited without inhabiting its history. Such history is endured as the contingency of historical processes, but it is also handed down as collective memory.This thesis provides an analysis of European Bronze and Iron Age landscapes and territories from the perspective of social memory (end 3rd –1st millennium BC). Four studies, covering two study areas are presented: the interfluve Seine-Yonne (Parisian Basin) and the peninsula of Istria with Kvarner Bay, on the shores of the Adriatic Sea (Croatia).The case studies are grouped under two main themes. The first theme examines memorial landmarks, necropoles in particular. How were these places used and maintained, what was their purpose? It follows that besides commemorating the past, burial places were used to maintain and model social time.The second theme turns to territory, namely its institutionalisation. During the later Prehistory, the appropriation of space must have been intimately related to economic and other everyday practices, but the hold over such space was often expressed through the maintenance of necropoles; as if the hold over present passed through the hold over the past. What was the character of such territories, through which practices were they maintained? Two studies grouped in this section rely on visibility analysis in order to evaluate the visual impact of memorial and landmark structures (burial mounds and hillforts). This approach provides clues on the “landscape discourse”, maintained through various, conspicuous interventions in the landscape.

Abstract FR:

Habiter un espace revient à habiter son histoire. C’est une histoire subie, l’héritage des développements antérieurs, mais c’est aussi une histoire transmise, une mémoire collective activement entretenue.Cette thèse examine le rôle de la mémoire collective dans la création des paysages et des territoires de la Protohistoire européenne (fin IIIe – Ier millénaire av. n. e.). Quatre études sont présentées, portant sur deux zones spécifiques, l’une dans le Bassin parisien (interfluve Seine-Yonne) et l’autre au bord de la mer Adriatique (presqu’île d’Istrie et baie du Kvarner).Les études sont regroupées dans deux thématiques majeures. La première porte sur les ancrages mémoriels, en l’occurrence les nécropoles. Comment entretient-on ces lieux de mémoire, dans quel but ? Il s’agit de comprendre non seulement leur emploi pour la commémoration du passé ancestral, mais aussi leur rôle dans la constitution du temps social.La seconde thématique se focalise sur le territoire en tant qu’institution sociale. Durant la Protohistoire, l’appropriation de l’espace, bien qu’intimement liée aux pratiques, au mode de vie, est souvent exprimée par la gestion des nécropoles : l’emprise sur le présent passe par l’emprise sur le passé. Quel est le caractère du territoire ainsi instauré, par quelles pratiques a-t-il été mis en place ? Les études de cette partie font appel à l’analyse de visibilité afin d’évaluer l’impact visuel des structures dans le paysage et, par-là, d’étudier le « discours paysager » qui se déploie au travers des interventions dans le paysage.