Le fonds scientifique d'un collège de théologie : le cas de la bibliothèque de sorbonne 1257-1500
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Abstract EN:
The College of Sorbonne was founded in Paris in 1257 by Robert de Sorbon. It is established as the first secular College within the university. This foundation provided a support to poor masters of arts attending the theological curriculum. In the early years, the community benefited from benefactors’ liberalities, such as the king of France, Louis IX. Thanks to donations and bequeaths, the College benefited from an important library, one of the richest in Europe in the 14th century. The intellectual influence of this library was significant, reflecting the whole medieval knowedge. This thesis focuses on the scientific collection of theCollège de Sorbonne, more precisely the mathematical sciences (quadrivium). The status of quadrivial sciences is poorly documented for the medieval university of Paris. The library of Sorbonne, with this rich scientific corpus, constitutes a resounding example and contrasts with the silent statutes. Medieval library catalogues of the 14th century, describing both the chained and the loan collections, allow the reconstitution of the origins of this scientific collection. This collection testifies of donators’ own interests in the field of science. In the first instance, the evolution of quadrivium points out the influence of such a library, and its status in the field of a discipline renewed by the Arabic and Greek translations. The College of Sorbonne was likely an important vector in the assimilation of translated works and adaptations. The reconstitution of the scientific collection is based on extant manuscripts and treatise identifications. This highlights the private libraries of individuals, such as Richard de Fournival, chancelor of Amiens (†1260), or Pierre de Limoges, magnus astronomus of Sorbonne (†1306). These libraries constitutes the main part of the quadrivial collection. The question of a teaching must be raised, however sources remain silent about it. The study of manuscript uses by readers based on a careful analysis of their annotations could fill the gap. A casestudy of Jean des Murs’ annotations demonstrates one face of the reception of the collection, by one of the promotors of the Alphonsine astronomy in the 1220’s. Furthermore, in this thesis, the College of Sorbonne will be compared to another mathematicians house: Merton College, in Oxford. The analyses of the list of books from Merton College in parallel with the College of Sorbonne must underline the original aspects and similarities of each institution in the field of Science. Eventually, in the 15th century, whilst the university of Paris is declining, especially because of the civil was, the house of Sorbonne benefited from the College of Navarre collapse. Indeed, the Sorbonne wellcomed more external readers interested in the scientific works. The analysis of these loans agreed to fellows of Sorbonne or foreigners is the ultimate representation of the uses of this collection.
Abstract FR:
Fondé en 1257 à Paris par Robert de Sorbon, le collège de Sorbonne constitue le premier modèle de collège séculier. L’institution devait fournir un soutien pour les pauvres étudiants en théologie. Dès ses premières années, la communauté bénéficia des libéralités de nombreux bienfaiteurs, dont le roi Louis IX. Grâce aux dons et aux legs, le collège ne tarda pas à accueillir une importante bibliothèque, qui deviendra l’une des plus riches d’Europe au début du XIVe siècle. Le rayonnement de cette bibliothèque fut considérable, ouverte au reste de l’université, elle reflétait l’ensemble du savoir médiéval. Cette thèse s’intéresse à la collection scientifique du collège de Sorbonne, plus spécifiquement aux disciplines mathématiques (quadrivium). Les sciences quadriviales sont peu documentées en ce qui concerne l’université de Paris, et la bibliothèque de Sorbonne, par son riche corpus de livres mathématiques, constitue un exemple sans précédent dans le milieu universitaire, et contraste avec le silence des statuts universitaires. Les catalogues du XIVe siècle des deux dépôts du collège —Parva libraria et Libraria communis —permettent de reconstituer l’origine d’une collection majoritairement fondée sur des bibliothèques privées attestant des intérêts de leurs anciens possesseurs. L’étude de l’évolution du quadrivium permet dans un premier temps de saisir la portée d’une telle bibliothèque, et son statutau sein d’une discipline renouvelée par les traductions arabo-latines et gréco-latines. Le collège fut certainement l’un des vecteursde l’assimilation de ces œuvres nouvellement traduiteset des adaptations. La reconstitution de la collection réside sur les manuscrits subsistants et les identifications des œuvres. Elle met en valeur les bibliothèques privées de Richard de Fournival, chancelier d’Amiens († 1260), et du magnus astronomus de Sorbonne, Pierre de Limoges (†1306), qui une fois intégrées au collège, ont composé la majeure partie de la collection dédiée aux mathématiques. La question d’unenseignement se pose alors, mais aucun document n’en atteste. C’est là qu’entre en jeu l’étude des usages des manuscrits par les lecteurs, par le biais de leurs annotations. Une étude de cas de Jean des Murs, calculatorparisien du XIVe siècle, et promoteur des tables alphonsines dans les années 1320, permet d’analyser la réception que connue cette collection scientifique. Dans une perspective comparatiste, la bibliothèque du collège de Sorbonne est mise en parallèle avec un foyer de mathématiciens oxoniens du XIVe siècle: Merton College, Oxford. L’étude des sources de la bibliothèque de Merton permettra de souligner les aspects originaux ou traditionnels de la collection quadriviale de Sorbonne. Au XVe siècle, alors que l’université de Paris connaît un déclin certain, en grande partie due à la guerre civile, la maison de Sorbonne sut tirer partie de l’effondrement du collège de Navarre, et accueillir en son sein des lecteurs versés dans les sciences. L’analyse des emprunts des sociétaires et extraneioffrel’ultime représentation de l’usage fait de cette collection.