Abstract FR:

Le but de ce travail de recherche est d'étudier les techniques sidérurgiques anciennes à partir des données archéologiques, encore nombreuses et bien conservées, des résultats d'enquêtes orales effectuées auprès des anciens métallurgistes et des documents écrits qui nous proviennent pour la plupart des premiers voyageurs européens. Ces données techniques sont ensuite intégrées dans leur contexte socioculturel de production et de consommation du fer. Cette thèse, qui se situe du XVIIe au XXe siècle, dans un contexte historique particulièrement mouvementé, conséquence des pressions exercées par les états esclavagistes islamises de la bande trans-sahélienne, concerne les parties nord-est et nord-ouest de la république centrafricaine. Elle est conçue en trois grandes parties, elles-mêmes subdivisées en chapitres. La première, organisée en deux chapitres, fait le point sur l'état de la recherche métallurgique, puis montre limites de celle-ci et propose ensuite de nouvelles approches qui permettent d'appréhender dans sa globalité, tant d'un point de vue technique que sociologique et historique, cette industrie abandonnée il y a seulement un demi-siècle environ. La seconde partie, qui comprend quatre chapitres, présente les différents types de gisements recenses en prospection ou simplement signales par les habitants des différentes localités, analyse les données archéologiques de terrain et les résultats des différents examens archéométriques de laboratoire. Enfin, la troisième partie composée par deux chapitres est une approche ethno-historique qui tente de reconstituer la chaine opératoire de la production, de replacer cette activité dans son milieu social, de démontrer les implications sociologiques qu'elle a engendrées. Cette dernière partie se termine par l'étude des différentes stratégies d'adaptation des populations à la suite de l'abandon de la production locale au profit des produits semi-finis essentiellement de récupération d'origine européenne.