Archéologie de l'habitat protohistorique : quelques points méthodologiques (historiographie et épistémologie) examinés à partir de la fouille d'une agglomération de la périphérie massaliète
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the process of writing a monograph on the "baou-roux" - a prehistoric and protohistoric site at the periphery of massalia - the author became interested in the status of the various interpretative processes used in studying those archaeological sites which were located near the "historic" (greek) world but where the population did not express itself through writing. By having a first part dealing with questions of interpretation and a second part devoted to matters of knowledge (in the sense given by passeron), it has been possible to oppose, on the one hand, that which creates problems, which is built using our cultural models and cannot be sustained by "evidences" (in the sense given by popper) and, on the other hand, an area of cumulative knowledge agreed upon by the archaeological community (typologies of artifacts and structures, stratigraphic appraoch). By going back to the basis of a semiology of arcaeological traces and introducing the concept of "lieu propre" (de certeau), it can be shown that what is offered by other better informed social sciences, such as history, sociology and ethnology, can be based only on presumptions
Abstract FR:
En voulant ecrire une monographie sur un site pre et protohistorique de la peripherie massaliete, le baou-roux, l'auteur s'est interroge sur le statut des processus interpretatifs generalement mis en oeuvre dans l'etude de ces sites archeologiques proches du monde historique (grec) mais dont les habitants ne s'expriment pas avec l'ecriture> en placant les questions interpretatives en premier, renvoyant a une deuxieme partie constituee d'effets de connaissance (au sens de passeron), on a oppose d'un cote ce qui pose probleme, qui est construction avec nos modeles culturels et qui ne peut faire l'objet de preuve (au sens de popper), avec d'un autre cote, un domaine de connaissance cumulatif genere a partir d'un accord dans la communaute archeologique (typologies du mobilier et des structures, approche stratigraphique). En reprenant les bases d'une semiologie des traces archeologiques et en introduisant le concept de lieu propre (de certeau), on demontre que ce qui est donne dans d'autres sciences sociales mieux informees telles que l'histoire, la sociologie et l'ethnologie ne peut faire l'objet que de presomptions lorsque seules les fouilles permettent d'apprenhender les pratiques humaines ; ainsi en est-il des concepts de maison, de territoire ou de culture en pre et protohistoire. A partir de la, c'est l'ensemble des liens entre l'archeologie et les autres sciences humaines qui est reconsidere, de meme que la nature d'une ethnoarcheologie et le domaine d'une protohistoire. Puisqu'il est un terrain mine de presomptions, l'habitat n'est pas un lieu qui s'apprehende aussi facilement que l'on croit, comme plus de deux millenaires de developpements historiographiques, de jeux entre les textes et les traces, pouvaient le laisser soupconner.