Lumière et mosquées en Égypte et Syrie médiévales, des conquêtes arabes (milieu du VIIe s. ) à la fin de la dynastie ayyūbide (milieu du XIIIe s. ) : gestion de l'éclairage et portée symbolique
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
A profound interest in light characterized Islam, in Egypt and the Bilād al-Shām, until the end of the Ayyūbid dynasty. This interest appears in numerous references or symbols (profane and theosophic), but also in forms and materials (architecture, lighting, furnishings). By comparing and bringing together various sources (archaeological, textual, architectural, photometric, and iconographic), light emerges as an exploitable historical fact. Through this framework, the study of mosques offers essential opportunities for understanding light in Islam. Specifically, mosques take light into account in its three dimensions: as both as vector of perception and immaterial architecture that organizes space, light can also become a reference that symbolizes or gives sight to hidden realities. Mosques are not only sacred spaces where God is celebrated, but also spaces for life and socialization. The architectural crafting of light is thus subordinated to these functional practices: it should, in particular, create a certain visual comfort, as in any secular edifice. Nevertheless, light is crafted and worked not only for its functional virtues. Artificial light, in particular, in mosques, leads to the definition of a particular space that affirms its sacred character, as opposed to secular space that bathes in a natural, raw light that is uniformly distributed. Light contributes to the transformation of the experience of the space and place itself into a singular religious experience, because it maintains a particular affinity with the sphere of the divine and sacred
Abstract FR:
Un intérêt profond pour la lumière se manifeste en Islam, en Égypte et dans le Bilād al-Šām jusqu’à la fin de la dynastie ayyūbide, à travers une pluralité foisonnante de références ou de symboles (profanes et théosophiques), mais également de formes et de matériaux (architecture, mobilier luminaire). Grâce au croisement de sources variées (sources archéologiques, textuelles, architecturales, photométriques et iconographiques), la lumière devient un fait historiquement exploitable. Dans ce cadre, l’étude des mosquées représente un intérêt majeur car elles prennent en compte la lumière sous ses trois dimensions : à la fois vecteur de la perception et architecture immatérielle qui organise l’espace, la lumière peut également devenir référence qui symbolise, c’est-à-dire donne à voir, des réalités dissimulées. La mosquée n’est pas seulement un espace sacré où l’on célèbre Dieu, mais également un espace de vie et de socialisation. Le travail architectural de la lumière se trouve donc subordonné à ces fonctions pratiques : il a pour objectif, en particulier, de procurer un certain confort visuel, comme dans n’importe quel édifice profane. Néanmoins, la lumière n’est pas seulement travaillée pour ses vertus fonctionnelles. La lumière artificielle en particulier invite, dans la mosquée, à définir un espace particulier qui en affirme le caractère sacré, contrastant avec l’espace profane qui baigne dans la lumière naturelle, brute et uniformément distribuée. Si la lumière contribue à transformer l’expérience du lieu lui-même en une expérience religieuse et parfaitement singulière, c’est qu’elle entretient une affinité particulière avec la sphère du divin et du sacré