Abstract FR:

Cette étude aborde la question de l'utilisation de minerai calcaire et phosphoreux en sidérurgie ancienne, antérieurement à l'apparition des hauts fourneaux. La mise en œuvre d'une recherche pluridisciplinaire, à double approche archéologique et archéométrique, met en lumière l'utilisation du minerai sédimentaire oolithique de lorraine centrale (la minette), dès l'époque antique, préférentiellement à un minerai de surface en grains pourtant plus riche en fer. La genèse et les modalités du programme de recherche, les bases documentaires, sont replacées dans le cadre des recherches développées en pale métallurgie du fer au sein d'un vaste programme fédératif, France et l'est (chapitre 1). L'inventaire des vestiges miniers et métallurgiques répertoriés (221 sites) permet d'évaluer l'état et l'importance de la documentation archéologique. Les analyses chimiques de déchets de production (290 échantillons de minerais et scories) permettent de relier les ateliers de réduction au type de minerai utilisé (chapitre 2). Un long développement est consacré à l'étude des conditions techniques de la réduction du minerai oolithique, à travers l'apport de l'étude archéologique, chimique et métallographique des vestiges de trois ateliers de réduction fouilles. Des données sur la réductibilité du minerai, la fusibilité de sa gangue, la marche des bas fourneaux et le rendement en fer sont ainsi rassemblées (chapitre 3). Un ensemble de vestiges (structures de combustion et déchets de production) associés majoritairement à des contextes d'habitat permet d'introduire le débat sur l'identification des étapes de travail qui suivent la réduction du minerai et aboutissent à la fabrication des objets. Des éléments de réponses sont apportés (chapitre 4). L'étude se termine par un tableau synthétique et novateur de l'évolution historique de cette sidérurgie ancienne en lorraine, depuis l'époque gauloise jusqu'à la fin du moyen âge. La date d'apparition du procédé indirect est discuté en confrontant sources historiques et archéologiques (chapitre 5).