thesis

Le peuple et l'histoire : circulations, appropriations et usages des savoirs historiques dans les milieux populaires en France (1815-1835)

Defense date:

Nov. 23, 2015

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Between the Restoration and the first years of the July Monarchy, historical knowledge seemed to be exlusively detained by the upper class. The related historical facts, exchanged their knowledge within their circles. there was no unique interpretation of the past, though. History and in particular the history of France written by liberal historians was challenged by historical tales sometimes written as early as the late 17th century, which were published again under the Restoration. Yet, as it is confirmed by many sources, this historical kwowledge beyond the the upper class circles. Hundreds of people put under surveillance, then arrested for sedition statements, self-taugh autobiographers, pupils whose copybooks have been kep as well as Saint Simon workers' singing in “ Goguettes ” show that they had borrowed some elite’s historical knowledge. What is to be understood is how this knowledge circulated and how the people made it their own. We’ll be interested in these vertical circulations. Historical knowledge is transmitted through communicators : teachers, priests, playwright and shopkeepers contribute to spread these disputed tales of national and general history produced by ultras, liberals and republicans. But these circulations are also horizontal since knowledge is diffused and altered within the working class as we will see. We will also look quite closely at the places of this diffusion like the street, the workshop, or the house among others.

Abstract FR:

L’histoire apparaît, entre la Restauration et les premières années de la Monarchie de Juillet, comme des prérogatives des élites sociales. Elles produisent le récit, et s’en réservent la circulation, sans que leur rapport au passé soit pour autant homogène : le récit de l’histoire (en particulier de l’histoire de France) construit par des historiens libéraux, est en compétition avec des récits historiques produits pour certains dès la fin du XVIIème siècle, et dont la Restauration contribue à relancer la publication. Pourtant ces savoirs historiques circulent au-delà des cercles sociaux privilégiés, et les sources ne manquent pas pour l’attester. Des centaines d’individus surveillés puis arrêtés pour propos séditieux, des autodidactes autobiographes, des écoliers dont les cahiers ont été conservés, des ouvriers saint-simoniens entonnant des chansons dans les goguettes font tous montre d’une culture historique empruntée aux élites, dont il faudra comprendre les modalités de circulation et d’appropriation. Nous nous intéressons au caractère vertical de ces circulations. Les savoirs historiques sont diffusés par des « passeurs » : les maîtres d’école, les curés, les dramaturges, les boutiquiers relaient auprès des gens du peuple la compétition qui se joue, à travers les récits de l’histoire nationale et générale, entre ultras, libéraux et républicains. Mais ces circulations sont aussi horizontales : les savoirs se diffusent et se transforment au sein des catégories populaires, en fonction des usages qu’on leur assigne, et qu’il s’agira d’examiner en s’arrêtant sur le rôle des lieux de cette diffusion, la rue, le cabaret, l’atelier, l’espace domestique entre autres..