Essor monumental et dynamiques des populations, le cas de la cité maya de Naachtun (Guatemala) au classique ancien (150-550 apr. J.-C.)
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
It is often said that the impressive architecture put in place by the ancient Mayas was not compatible with the resident population of the cities (intuitively considered too weak to provide the manpower necessary for construction). The classic period city of Naachtun is a good case study, since most of the monumental structures of the epicenter were built during the Early Classic period, even though the population was still small compared to its Late Classic size. This research intends to explore this situation, that some might consider paradoxical. I compare the quantified estimation of the resident population and the energetic cost in person-days of the monumental public architecture of the site for each sub-phase of the Early Classic period. The specificities of the Early Classic make this dissertation a true methodological challenge. As Early Classic residential remains lie buried under a mainly Late Classic landscape, it was necessary to model the growth of the households between the two periods to estimate population. To overcome the uncertainty prevailing on the data on ancient monumental architecture, a software was developed to facilitate labor costs simulations. It appears that monumental construction could be carried out quite easily by the local population, supported, for the most ambitious constructions, by workers from the hinterland. Although, the dynamism and social interaction generated by the major construction projects contributed to the attraction and settlement of the population at the very beginning of the Early Classic.
Abstract FR:
On lit souvent que l'architecture impressionnante mise en place par les Mayas n'était pas compatible avec la population résidente des cités (jugée, de manière intuitive, trop faible pour fournir la main-d’œuvre nécessaire à la construction). À travers l’étude de cas de la cité de Naachtun, dont la plupart des structures monumentales de l’épicentre ont été construites au Classique ancien, alors même que la population était encore peu élevée par rapport à sa taille au Classique récent, notre recherche se propose d’explorer cette situation, que d’aucuns pourraient considérer paradoxale, en confrontant l’estimation quantifiée de la population résidente et le coût énergétique en jours-personnes de l’architecture monumentale publique du site pour chaque sous-phase du Classique ancien. Les spécificités du Classique ancien font de cette thèse un véritable défi méthodologique. Les vestiges de la période étant enfouis sous un paysage classique récent, il a fallu modéliser la croissance de la population et de l’habitat entre les deux périodes. Pour pallier l’incertitude régnant sur les données de l’architecture monumentale ancienne, un logiciel facilitant les simulations de calcul de coût de main-d’œuvre a été développé. Il apparaît que la construction monumentale pouvait être menée à bien sans trop de mal par la population locale, appuyée pour les quelques constructions les plus ambitieuses par des travailleurs venus de l’arrière-pays. Le dynamisme et les interactions sociales suscités par les grands chantiers de construction ont pu contribuer à l’attraction et à l’installation de population au tout début du Classique ancien.