Amour des hommes - amour des bêtes : discours et pratiques protectrices dans la France du XIXème siècle
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Abstract EN:
Protection of animals arises in a general pattern of radical changes in the relationships between men and animals. On the one hand, militant societies gathering the most active protectors appear. On the other hand, signs of men's fondness for beasts as well as determination to ensure a better protection and reproof of cruelty to animals increase more and more. Militant protection of animals is in keeping with the general pattern of social reformation. Its promoters intend to fight against people's acts of cruelty against animals. They want to moralise men and improve the condition of animals. Their action rests upon love for the former, which is in keeping with the tradition of philanthropy or christian charity, as well as on compassion towards the latter. If consensus is easily found on some themes (horses), there are controversial subjects too : protectors are divided on the behaviour towards dogs, and on vivisection. A moderate protection centred on man (moral progress and economical benefit) is opposed to a radical protection which emphasises feelings and rejects a relationship between men and animals based on the absolute domination of man. There is no such dispute among the french society of the time, which advocates only the utility protection. Protective feelings are shared to a great extent; structured opposition to zoophily remains marginal, coming from part of the catholic clergy, and from some leftists. Public authorities show an interest in its moralising aspects, but they are not ready to take constraining measures against violent games involving animals, which are supported by part of the population. Just before the first world war, radical claims centre on vivisection. The period's fears express themselves there.
Abstract FR:
Dans un contexte de modifications radicales des relations entre les hommes et les bêtes, émerge la protection des animaux. D'un côté, apparaissent les sociétés militantes, regroupant les protecteurs les plus actifs, d'un autre cote, les signes d'attachement des hommes aux bêtes, la volonté de leur assurer une meilleure défense, et surtout la réprobation des violences à leur égard se multiplient. La protection des animaux militante s'inscrit dans l'ensemble des mouvements de réforme sociale. Ses promoteurs veulent lutter contre les violences populaires à l'égard des bêtes ; ils veulent moraliser les hommes et améliorer la condition des bêtes. Leur action repose sur un amour des premiers, qui peut s'inscrire suivant les cas dans les traditions de la philanthropie ou de la charité chrétienne, ainsi que sur des sentiments de compassion à l'égard des seconds. Si des consensus se dégagent facilement (le cheval), il existe des sujets polémiques : le traitement du chien, et la vivisection divisent les protecteurs. Une protection modérée axée sur l'homme (moralisation et profit économique) s'oppose à une protection radicale qui donne une place plus large aux sentiments, et ne conçoit pas les relations entre hommes et animaux par la domination absolue des premiers. La société française, ou seule la protection d'utilité s'exprime, ignore cet affrontement. Les sentiments protecteurs y apparaissent largement partages. Les oppositions structurées à la zoophilie restent marginales, provenant d'une partie du clergé catholique, et de l'extrême gauche. Les pouvoirs publics se montrent intéressés par ses aspects moralisateurs. Mais ils ne sont pas prêts à prendre des mesures contraignantes contre les jeux violents, qui bénéficient du soutien d'une partie des populations. A la veille de la guerre mondiale, les revendications radicales se regroupent dans l'anti- vivisection. Les angoisses de l'époque trouvent là un terrain d'expression