thesis

La nation, la guerre et l'exilé : représentations, politiques et pratiques à l'égard des réfugiés, des internés et des prisonniers de guerre dans l'Ouest de la France durant la Première guerre mondiale

Defense date:

Jan. 1, 2004

Edit

Institution:

Rennes 2

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

From 1914 to 1918, the West of France welcomed a great many displaced populations. Among them, the refugees, the prisoners of war and the civilian prisoners where the most numerous group. The sense of nationhood implied free and spontaneous integration of refugees and repressive rejection of those belonging to enemy nations. The refugees, considered locally as "foreigners", were generally warmly welcomed whereas those coming from enemy countries where immediately considered as "undesirables". However, from the end of 1914, the hopes to have a short war where shattered and the coming back on the forefront of material and manpower concerns led to a change in opinions and attitudes. The refugees where less warmed spontaneously welcomed and where often confined to groups of huts while the prisoners of war and the civilian prisoners were massively integrated into the local economy and appreciated as workers. This evolution proved that at the beginning of the century the sense of nationhood was an ideal cut out for a short war.

Abstract FR:

De 1914 à 1918, l'Ouest de la France accueillit une masse de populations déplacées. Parmi elles, les réfugiés et les prisonniers civils et militaires constituaient les contingents les plus nombreux. Le sentiment national impliquait à leur égard l'intégration gratuite et spontanée des compatriotes réfugiés et le rejet répressif des étrangers de nations ennemies. Les réfugiés, perçus comme " étrangers " au cadre local, reçurent généralement un accueil solidaire tandis que les originaires de nations ennemies furent tout de suite considérés comme " indésirables ". A partir de la fin de l'année 1914, la ruine des illusions de guerre courte et le retour en force des préoccupations matérielles et de main d'œuvre à l'arrière entraînèrent une progressive évolution des représentations et des attitudes. Les réfugiés furent de moins en moins bien spontanément accueillis et souvent cantonnés dans des locaux collectifs alors que les prisonniers civils et militaires furent massivement intégrés dans l'économie locale et appréciés en tant que travailleurs. Cette évolution tend à démontrer qu'au début de ce siècle, le sentiment national était un idéal taillé pour une guerre courte.