thesis

La reconnaissance du temps et de l'image dans l'archéologie monumentale ou le paradoxe de l'exactitude et de la subjectivité : pour l'identification, la connaissance, l'inventaire, la publication, la conservation et la restauration des monuments

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Paris 10

Abstract EN:

Myths or realities, monuments exist through their visible and invisible representations. However, recording vestiges "exactly as they appear" is of primary importance in archaeology. This image-making process does not simply mean capturing, transposing and representing the archaeological conception of a monument according to the Vitruvian values of "solidity, convenience, beauty". It also implies such notions as time and alteration. Does this representation work as a mirror or a mask ? It must reveal the historical and architectural value of the monument, ranging from its most delicate to its most uneven aspects and subtleties, to constitute its scientific record. The history of traditionnal, photogrammetric and digital surveys shows that different forms of accuracy - corresponding to different types of subjectivity - are at work. The scientific approach of monuments is in fact inseparable from artistic, philosophic and poetic views and from their representations. Indeed, images convoke the perceiving subject just as much as the perceived object. So-called objective techniques can never be devoid of some degree of subjectivity. The objectivity of a monument's representation can only be achieved through the combination of complementary perceptions aided by techniques that range from the most rudimentary to the most sophisticated ones : so the image is necessary plural. In the process of identifying, understanding, indexing, publishing, conserving or restoring monuments, such an approach would enable archaeologists and architects who are in charge of the representation of monuments to have a really "detached" perception and reflection.

Abstract FR:

Mythes ou réalités, les monuments existent par leurs images visibles et invisibles. Cependant, celle du relevé de "l'exact visible" des vestiges tient un rôle archéologique primordial. Elle n'est pas seulement saisie, transposition et représentation de la conception architecturale d'un monument analysable en termes vitruviens : "solidité, commodité, beauté". Elle inclut la notion de temps et d'altération. Miroir ou masque ? Cette image doit révéler les valeurs historiques et architecturales du monument, jusqu'en ses subtilités et irrégularités les plus fines, pour constituer un document d'archive scientifique. L'histoire des relevés traditionnel, photogrammétrique et numérique conduit à reconnaître différentes formes d'exactitude révélatrices de subjectivités différentes. L'approche scientifique ne peut se passer d'une approche artistique, philosophique et poétique du monument et de ses images. L'image implique le sujet percevant autant que l'objet perçu. Les techniques dites objectives n'échappent pas à la subjectivité. C'est la complémentarité des regards soutenus par la technique, de la plus rudimentaire à la plus sophistiquée, qui permet d'envisager l'objectivité de l'image d'un monument, une image forcément plurielle. Qu'il s'agisse d'identifier, de connaître, d'archiver, de publier, de conserver ou de restaurer, cette démarche invite à un vrai "recul" du regard et de la réflexion l'archéologue ou l'architecte responsables de l'image des monuments.