Abstract FR:

Ce travail s'inscrit dans le cadre du développement des études anthracologiques au Proche Orient. L'analyse de plus de 30000 charbons de bois provenant de gisements du Moyen Euphrate (Tell Shioukh Faouqâni, Tilbeshar, Horum Höyük, Tell Kosak Shamali, Jerf el Ahmar) et de la Damascène (Tell Aswad) permet de reconstituer la végétation ligneuse et d'étudier les rapports de l'homme avec celle-ci. Durant l'Optimum holocène, les formations sylvosteppiques reconquièrent le Moyen Euphrate depuis les zones-refuges du Taurus. Puis, sous l'action conjuguée de l'homme et du climat, le couvert ligneux se dégrade progressivement, jusqu'à atteindre son état actuel aux alentours des XIIe-XIIIe siècles après J-C. Les premiers indices de déboisement apparaissent dans les données anthracologiques de la première moitié du 1er millénaire avant J-C. Déjà au IIIe millénaire, la dégradation de la végétation ligneuse entraîne le recours de plus en plus fréquent aux déchets de taille de ligneux cultivés ou au réemploi de bois de conifère. Pour toutes les périodes étudiées, l'approvisionnement en bois est principalement local, quel que soit l'usage auquel il était destiné. Il n'y a importation de bois qu'en cas de besoins vraiment spécifiques, par exemple le cèdre employé comme bois d'œuvre. En Damascène, l'approvisionnement en bois des occupants de Tell Aswad est, lui aussi, principalement local, aussi bien pour le combustible domestique que pour l'architecture.