Les historiens bretons au XIXeme siècle : le bretonnisme
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the years 1840, a new historiography appeared in Brittany, regarding the past of this province, which leads to an intense work of discoveries and interpretations of places, documents, etc. This work is put forward into details as far as the origins of it are concerned. The analysis is carried on up to the eighties. This movement concerns about 500 persons, some of them lone scholars, but most of them gathered into local academies. Two categories can be distinguished: the movement dominated by the "comite des travaux historiques" and the ministry of education since Guizot; the current related to the organizations created by Arcisse de Caumont, part of which is the "classe d'archeologie" of the breton association (1843). This distinction covers extensively an opposition between "romanist" and "bretonist" historians: the former thinking of Brittany as the daughter of gallo-roman armorique, the "bretonists" arguing that a radical break happened in the vth century with the arrival of the bretons. The fights between "romanists" and "bretonists" are studied in detail, so are the problems formulated among the latter since we have to make a distinction between a literary bretonism and an historiographical bretonism. Imposing a catholic vision of the breton past, the latter prevailed against a celto-christian syncretism. All these currents are replaced in the context of the breton society as a whole, together with a sociological outline of scholarly circles, and also in the context of French and even international erudition. Indeed, the development of bretons ideas in the xixth century is inseparable from the French and western society in their global political and ideological evolution.
Abstract FR:
Dans les années 1840, une nouvelle historiographie est apparue en Bretagne concernant le passe de la province, ce qui a donne lieu a un travail de découvertes et d'interprétations de sites, documents, etc. , Travail expose ici en détail pour les origines. L'analyse du mouvement est menée jusqu'aux années 1880. Ce mouvement concerne environ 500 personnes, érudits isoles au début, mais surtout regroupes au sein des sociétés savantes dont la formation et le développement sont étudies en détail. On distingue dans cet ensemble deux catégories: le mouvement domine par le comité des travaux historiques et le ministère de l'instruction publique depuis Guizot; le courant qui se rattache aux organisations créées par Arcisse de Caumont, avec surtout la classe d'archéologie de l'association bretonne (1843). Cette distinction recouvre largement une opposition entre historiens "romanistes" et "bretonistes" : les premiers pensent la Bretagne fille de l'armorie gallo-romaine, les bretonistes voient une rupture radicale au ve siècle avec l'arrive des bretons. Les oppositions entre romanistes et bretonistes sont étudiées en détail, tant sur le plan historiographique que sur les plans idéologique et politique. Mais la thèse étudie aussi les problèmes internes au bretonisme, car il faut distinguer un bretonisme littéraire et un bretonisme historiographique. C'est ce dernier qui a triomphe, imposant une vision catholique du passe breton, contre un syncrétisme celtochrétien. Tous ces courants sont replaces dans l'ensemble de la societe bretonne, avec une esquisse sociologique des milieux érudits, et aussi dans l'ensemble de l'érudition française et même internationale. En effet, le développement des ides bretonnes au xixe siècle est inséparable de l'évolution globale de la société française et occidentale.