Abstract FR:

Les monuments funéraires anciens se distinguent de ceux apposés après la Seconde Guerre mondiale. D'un côté des monuments aux matériaux chauds, personnalisés, s'élevant vers le ciel, supports à de longues et pathétiques épitaphies, de l'autre la froideur du granite, des monuments stéréoptypés, anonymes, recouvrant le sol. Considérant qu'une grande part de nos connaissances des civilisations anciennes provient de l'étude de leurs sépultures et que nous pouvons appréhender une société par la place qu'elle accorde à ses morts, notre étude vise à mettre en évidence les phases de l'évolution des monuments funéraires, à les analyser, les expliciter, et à les comprendre afin de conclure sur l'évolution de la société par rapport à ses morts et plus largement encore, à la Mort. Pour ce faire nous avons inventorié les monuments funéraires antérieurs à 1939 dans plusieurs cimetières types afin de tenir compte de la pluralité économique, mais aussi confessionnelle, de l'Alsace durant la période 1804-1939. Chaque monument est replacé dans son contexte économique et social et fait l'objet d'une informatisation selon une grille pré-établie. Nous entendons mener une histoire quantitative et sérielle des mentalités. Alliant archéologie contemporaine et sociologie historique, il nous faut tenir compte de facteurs intrinsèques-législatifs, économiques, démographiques, religieux- pour comprendre l'évolution du pourquoi du monument fundéraire : borne marquant l'emplacement exact de la sépulture, témoignage de sa foi, affirmation de l'individu, naissance d'un sentiment familial, volonté ostentatoire et, enfin, désir de ne pas se singulariser de la pratique générale. Afin de vérifier la validité de nos résultats de nouvelles pistes de recherches, nous confrontons les monuments funéraires à d'autres sources : archives, sources iconographiques, témoignages d'artisans du funéraire ayant une longue tradition dans ce domaine. . .