thesis

La genèse de l'Algérie franco-musulmane d'Ismayl Urbain

Defense date:

Jan. 1, 1999

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Institution:

Paris, INALCO

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

As an author of "L'Algérie pour les Algériens" and "L'Algérie française", Ismayl Urbain is not ignored by the historians specialised in history of the French conquest of Algeria. He is known as a political counsellor for Napoleon III and his "Royaume arabe"'s policy, as a French liberal opponent to the colonization of North Africa, a supporter of a native policy. Through is action as a civil servant, by his articles to the newspapers and the support of the party of friends he rallied for, he defended all along his life, the cause of the rights of Algerian Muslims against the greed and the repressiveness of the settlers. By which ways, this illegitimate child and coloured man from French Guiana who experienced army and a colonial conquest, this disciple of Saint-Simon and Enfantin who discovered Algeria after he was in Egypt, became a friend and an advocate of the Algerian people, an "arabophile" ? What was his place among his saint-simonian friends, and his voice in the opinion, during the early debate about the organization of this colony and the place to be reserved to the muslin people ? Which was his role in the civil service and in the army ? These questions are the subject of this part of his biography devoted to the first ten years Ismayl Urbain was in Algeria, from 1837 till 1848, when the duc d'Aumale dismissed after the French revolution. The very numerous letters and documents leaved by Urbain and his friends, mostly by Gustave d'Eichthal

Abstract FR:

De 1837, année de la signature du traité de la Tafna, à 1848, après la reddition d'Abd el Kader, l'interprète militaire Ismayl Urbain (1812-1884), servit auprès des généraux Bugeaud, Auvray, Galbois, Rumigny, Changarnier, Bedeau. Disciple de Saint-Simon et d'Enfantin, converti à l'Islam, il prit une part active au débat qui s'instaura au sein du mouvement saint-simonien, dans l'armée, l'administration et la presse, sur le devenir politique et institutionnel de l'Algérie, en particulier sur le sort à réserver à ses habitants musulmans, arabes et berbères. Devenu conseiller pour les affaires arabes auprès du duc d'Orléans et du duc d'Aumale ainsi qu'à la direction de l'Algérie au Ministère de la guerre, il proposa dans des rapports et des correspondances à la presse une politique indigène d'administration directe dont la finalité n'était pas l'assimilation des Algériens musulmans, mais leur émancipation et leur association dans une Algérie franco-musulmane. Il en commença l'application auprès du duc d'Aumale à Constantine et à Paris. Les nombreuses lettres et documents laissés par Ismayl urbain et par ses correspondants, en particulier Gustave d'Eichthal, Louis Jourdan, le Père Enfantin, ses articles dans la presse, en particulier le Journal des Débats qui n'ont fait l'objet jusqu'à ce jour que d'une exploitation très partielle, éclairent la genèse de l'indigénophilie. L'Algérie franco-musulmane est née de la quête identitaire de ce jeune métis de Guyane qu cherchait à effacer sa "double-tache" d'enfant naturel et de descendant d'esclave, sans renier le sang africain de son ascendance maternelle, le long d'un chemin qui l'a conduit de l'orientalisme à l'indigénophilie. L'idéologie et la politique arabophiles qui deviendront le Royaume arabe de Napoléon III et qui inspireront l'action des indigénophiles sous la Troisième République se sont formées sous la Monarchie de juillet, pendant les deux premières années algériennes d'Urbain.