thesis

La construction des paysages agraires dans la Pouille médiévale : ressources, pouvoirs et territoires de I'Italie sud-orientale (Vle-XVe siècles)

Defense date:

Jan. 1, 2015

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Institution:

Paris, EHESS

Abstract EN:

This research focuses on the territories of Méridional Apulia in the Middle Ages. A diachronic inquiry was carried out on the transformation of agrarian landscapes in a 401 km² zone, East of Taranto, encompassing the fields, the agrarian margins and settlement vestiges. Digs have accounted for the archaeological value of tall, drystone walls (paretoni) as sedimentary contexts and territory markers. The émergence of an économie basin centred on Manduria appeared from the 5th century B. C. E. From that time on, the nature of the substratum has been orienting the settlement location and the agricultural choices, though différent settlement patterns and agrarian Systems have been replacing each other since then. Thus, Taranto and Brindisi oriented the distribution of space towards the openings linked to the world-economy specifie to the Late Antique period. Later, in the 8th century, the changes affecting the road network illustrated the central role played by Oria, which became a strategie pole in Longobardian Apulia, in terms of resource draining. The city ruled over the Brindisi plain and demarcated its territorial limits towards Taranto. In the 9th century, together with the Byzantine reconquest, there emerged a dense network of rural settlement; as regards olive production, its expansion has been attested by anthracology. In the Late Middle Ages, while Oria lost its fame, the Mandurian basin fed the fluxes deriving from Taranto and Lecce, which, together with Brindisi, became the new poles of a region that marked the frontier with Latin Europe. Towards the end of the period, successive social changes led to the predominance of latifondo and agro-town model.

Abstract FR:

Ces recherches portent sur les espaces de la Pouille méridionale médiévale. Une enquête diachronique sur les transformations des paysages agraires a été menée dans un secteur de 401 km², à l'est de Tarente, investissant aussi bien les champs, les marges et les limites agraires que les vestiges d'habitat. Notamment, les fouilles ont vérifié le potentiel archéologique des grands murs en pierre sèche (paretoni), en tant que contextes sédimentaires et marqueurs territoriaux. L'émergence d'un bassin vivrier centré sur Manduria se profile dès le Ve siècle av. N. è. Dès cette époque, la nature du substrat oriente la localisation des occupations et les choix culturaux, mais des réseaux d'habitat et des systèmes agraires différents se succèdent jusqu'à nos jours. Ainsi, Tarente et Brindisi dirigent la production de cet espace vers les débouchés de l'économie-monde tardo-antique. Plus tard, au Ville siècle, l'évolution du réseau viaire indique le rôle directeur d'Oria, devenue un pôle stratégique de la Pouille longobarde, dans le drainage de ces ressources ; en même temps, la cité commande la plaine de Brindisi et délimite son territoire vers Tarente. Au IXe siècle, en coïncidence avec la reconquête byzantine, se dessine un dense semis d'habitats ruraux et l'oléiculture, attestée par l'anthracologie, prend une place importante. Au bas Moyen Âge, tandis qu'Oria est déclassée, le bassin mandurien nourrit les flux organisés par Tarente et Lecce, les nouveaux pôles, ave Brindisi, d'une région-frontière de l'Europe latine, à la lisière des mondes byzantin et musulman. Des mutations sociales successives mènent, vers la fin de la période, à la prédominance du latifondo et de l'agroville.