thesis

État, culture, immigration : la dimension culturelle des politiques françaises d'immigration, 1958-1991

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Disciplines:

Abstract EN:

In this dissertation, the author examines how the French state responded to the cultural diversity of successive waves of immigration. The investigation begins with the Algerian War, and the creation of a Social Action Fund, and ends in the 1990s with an analysis of the development of the French model of integration. The author argues that the state’s recognition of growing cultural diversity evolved over time. In the 1960s, the government advocated the cultural assimilation of its immigrants, while in the 1970s, it encouraged them to maintain links with their culture of origin in view of facilitating their return to their respective homelands. When it became clear, however, in the 1980s, that immigrants in France would in fact remain permanently, the state adopted integration policies. Examining the cultural dimensions of immigration policy, allows the author to highlight aspects of the history of immigration in France that have not yet been fully explored. For example, the dissertation includes both an analysis of how immigrant culture was perceived and organised according to countries of origin, as well as a comparison with how immigration policy has treated cultural issues in the United States. The author also examines how community leaders and administrative officials sometimes worked together and sometimes came into conflict over such issues as the organisation of cultural festivals and the programming of immigrant-aimed television broadcasts. Lastly, on a more symbolic level, the author examines the extent to which immigrant culture was able to find expression in national, state-sponsored, French culture.

Abstract FR:

La thèse retrace la dimension culturelle des politiques françaises d'immigration depuis la création d'un Fonds d'action sociale, dans le contexte de la guerre d'Algérie, jusqu'à la fixation du modèle français d'intégration au tournant des années 1990. Elle démontre que la prise en compte de la culture des immigrés par l'État s'est faite de manière progressive, selon des logiques différentes, en fonction du contexte. De l'encadrement culturel pour contrôler et adapter les immigrés à la société française dans les années 1960, le gouvernement est passé à la valorisation des cultures d'origine dans les années 1970, puis à une lecture culturelle de la présence des immigrés qui a conduit à l'appréhender en termes d'intégration dans les années 1980. Ce travail fait émerger un domaine d'action peu étudié de l'histoire de l'immigration où acteurs associatifs et institutionnels s'affrontent ou négocient sur un terrain à la fois concret (l'organisation des festivals de travailleurs immigrés, la diffusion de l'émission Mosaïque) et symbolique (la place que l'institution accorde aux expressions culturelles des immigrés, notamment à travers la création d'un Office pour la promotion culturelle des immigrés, qui devient l'ICEI, puis l'ADRI et fait aujourd'hui partie de la CNHI). L'analyse prend en compte le rôle des États d'origine dans l'organisation de la vie culturelle des immigrés et dresse une comparaison avec la situation aux Etats-Unis. Elle éclaire les réticences du ministère de la Culture à traiter des cultures immigrées et permet de faire le point sur les enjeux de définition qu'entraîne l'utilisation de la notion de culture en histoire de l'immigration.