Entre réformes et mutations : la vie spirituelle et matérielle de l'abbaye de Saint-Oyend-de-Joux (Saint-Claude) de la fin du XIVe siècle au début du XVIe siècle
Institution:
BesançonDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the late 14th Century, the abbey of Saint-Claude, still called Saint-Oyend-de-Joux in the Middle-Ages, entered a period of great transformations. These affected, in particular, the organisation of the monastic community and buildings (which underwent major overhauls), and the status of Saint-Claude’s ecclesiastical estate. Internal problems at the abbey led to the intervention of Philip the Good, the Duke of Burgundy who denounced the situation to Pope Nicholas V. A reform was subsequently implemented in 1448 and then in 1462, despite more or less reluctance on the part of the monks. The reform strongly condemned the lack of obedience to the Benedictine rules, which was more a sign of the slow secularisation of the monastic way of life, experienced by many monastic establishments at this time, than a true sign of decadence. The example of Saint-Claude enables us to call into question the whole reality of the decline of the religious orders in the late Middle-Ages. Because this reform, even if it indicted the excesses of the Saint-Claudian monks, intervened in a context in which the consequences of the Great Schism, the reform of the religious orders and the influence of the powers, play a major role. The 15th Century is therefore a pivotal era for this abbey founded in 435, which was forced to face up to its failings, to resolve its weaknesses and to re-think the view it held of itself. The ray of light that was the pilgrimage to Saint Claude in the late 15th Century was evidence of its ability to lift itself up after a difficult period in its history
Abstract FR:
L’abbaye de Saint-Claude, encore appelée Saint-Oyend-de-Joux au Moyen Âge, entre à la fin du XIVe siècle dans une période de profondes transformations. Celles-ci touchent notamment l’organisation de la communauté religieuse et des bâtiments conventuels, qui sont l’objet d’importants travaux, ainsi que le statut de la terre ecclésiastique de Saint-Claude. Des difficultés internes à l’abbaye entraînent l’intervention de Philippe le Bon, duc-comte de Bourgogne, qui dénonce la situation au pape Nicolas V. Une réforme est alors mise en place en 1448 puis 1462, avec plus ou moins de réticences de la part des moines. Cette réforme stigmatise des manquements à l’observance de la règle bénédictine, qui sont plus le signe de la lente sécularisation de la vie conventuelle, commune à beaucoup d’établissements religieux à cette période, que celui d’une véritable décadence. C’est donc toute la réalité de la notion de déclin des ordres religieux à la fin du Moyen Âge que l’exemple de Saint-Claude permet de remettre en question. Car cette réforme, même si elle pointe du doigt les abus des moines sanclaudiens, intervient dans un contexte dans lequel les conséquences du Grand Schisme, la réforme des réguliers et l’influence des puissants jouent un rôle capital. Le XVe siècle est donc un tournant important pour cette abbaye fondée dans les années 435, contrainte de faire face à ses défauts, de remédier à ses faiblesses et de repenser la vision qu’elle a d’elle-même. Le rayonnement du pèlerinage à saint Claude à la fin du XVe siècle est l’un des témoignages de sa capacité à se relever d’une période difficile