Les Rennais aux XIXème siècle : recherches sur les comportements démographiques et sociaux de la Monarchie de Juillet aux débuts de la IIIème République : (1831-1875)
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the 19th century, the social distribution of the population of rennes, though doubling in volume, doesn't undergo any significant change : if the privileged classes (merchants, professionals, senior officials, land-owners) enjoy a modest, but increasing fortune, most of the inhabitants, skilled or unskilled workers, live in very poor conditions : bouts of hard and endless work, with low wages interspersed by seasonal unemployement, alcoholism and bad health, criminality, superstition and ignorance. Rennes is a +graveyard of the race ; : mortality's horrifying during the demographic crises (cholera, war of 1870) strikes also during more stable periods because of infantile mortality. Many people die in hospital, but, os years go fey, mortatity slowly decreases and the average age of death increases. In spite of the presence of many unmarried mothers, childbirth remains moderate because of the systematic pattern of late marriages : people have fewer and fewer children. The permanent negative natural growth is compensated by migrants coming from the nearby countryside or neighbouring regions. Finally, the individual and family's paths, which we were able to reconstitute during our research about the social distribution, show an apparently high social mobility linked to geographic mobility. Reality was less exciting for the popular classes in spite of the existence of some spectacular but rare cases of social rise, most of the people of rennes stagnate in the low levels of society
Abstract FR:
Au XIXe siècle, la population rennaise double, mais sa répartition sociale reste stable : si quelques privilégiés (négociants, professions libérales, hauts fonctionnaires et propriétaires) jouissent d'une fortune, au demeurant modeste, mais en augmentation, les autres habitants, ouvriers ou journaliers, vivent dans des conditions proches de l'indigence : travail pénible, interminable et mal paye,entrecoupe de longues périodes de chômage, alcoolisme et mauvaise santé, délinquance, superstitions, ignorance. . . Dans ce "tombeau de la race", la mortalité est effroyable pendant les crises démographiques (épidémies de cholera, guerre de 1870) et la mortalité infantile poursuit ses ravages le reste du temps. De nombreux rennais meurent a l'hôpital, mais, au fil des années, le taux de mortalité diminue et l'age moyen au décès augmente. Malgré l'afflux des mères célibataires, la natalité reste modérée, grâce a la pratique systématique du mariage tardif : les rennais ont peu d'enfants et de moins en moins. L'accroissement naturel, négatif en permanence, est compense par l'arrivée de nombreux migrants originaires des campagnes proches et des départements voisins. Enfin, les trajectoires des individus et des familles, reconstituées dans nos recherches sur la distribution sociale intra génération ou inter génération, montrent que, derrière une mobilité socioprofessionnelle apparente élevée, liée souvent a la mobilité géographique, la réalité était moins exaltante pour les rennais des classes populaires : quelques cas de réussite sociale, spectaculaires mais peu représentatifs, ne font pas oublier que la plupart des rennais stagnent dans les basses couches de la société