Les "Mauritaniens" 1945-1990 : les pêcheurs langoustiers bretons dans un monde en mutation
Institution:
LorientDisciplines:
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Abstract EN:
Green lobster fishing along the French West African Coast is of colonial original, born in a port of Douarnenez at the beginning of the 20th century. As a substitute to sardine fishing, it became an independent activity though it continued to exhibit the characteristics of traditional fishing. The lobster fishermen, the so-called “Mauritanians”, form a special group in the sphere of sea fishing. In 1955, the fishermen of Camaret started to develop a new product: the pink lobster of the “Banc d’Arguin”. This species became the “pink gold of the Breton fleets in 1960 as they moved away from traditional approaches and underwent modernisation stocks diminished quickly as a result of overfishing. Like the green lobster fishermen before them, the “Mauritanians” followed the same course but were faced with the emergence maritime laws (extension of territorial waters). Mauritania, now an independent state, sought to benefit from its ichthyologic riches by imposing fishing agreements. Breton lobster fishing continued in the Mauritanian EEA (Exclusive Economic Area) but with a reduced and ageing fleet. In 1987, representatives of Blue Europe undertook negotiations for the resource. In becoming European, the “Mauritanians” lost their exclusivity. Breton lobster fishing, originally a traditional colonial activity was able adapt to the modern world and the maritime law but was unable to stand up to European competition and stopped to 1990.
Abstract FR:
La pêche à la langouste verte sur les côtes de l’Afrique Occidentale Française est une pêche coloniale, née dans le port de Douarnenez au début du XXe siècle. Activité de substitution à la pêche sardinière, elle devient un système halieutique autonome tout en maintenant les caractéristiques de la pêche artisanale. Les pêcheurs de langoustes, appelés « Mauritaniens », constituent un groupe particulier au sein de la population maritime. En 1955, les pêcheurs de Camaret commencent l’exploitation d’un nouveau produit : la langouste rose du Banc d’Arguin. Le crustacé devient dès 1960, l’« or rose » des deux flottilles bretonnes qui, en se modernisant, quittent le cadre artisanal. Le stock surexploité s’épuise rapidement. Comme l’avaient fait les pêcheurs de langoustes vertes, les « Mauritaniens » de la langouste rose prospectent à leur tour mais se heurtent à l’édification du droit de la mer (extension des eaux territoriales). La Mauritanie, devenue un Etat indépendant, désire profiter de ses richesses ichtyologiques, elle impose des accords de pêche. L’activité langoustière bretonne se maintient dans la ZEE mauritanienne, mais avec une flottille limitée et vieillissante. En 1987, les représentants de l’Europe bleue négocient avec la Mauritanie l’accès à la ressource. En devenant une pêche européenne, les « Mauritaniens » perdent leur exclusivité. L’activité langoustière bretonne, initialement artisanale et coloniale, s’est adaptée à la modernité et à l’édification du droit de la mer mais n’a pas résisté à la concurrence européenne et cesse en 1990.