Les notables paroissiaux du Trégor : permanences et évolutions : (1770-1850)
Institution:
Rennes 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The farmers who acted a local function before 1789 in rural Trégor parishes (diocese of Tréguier, Lower-Brittany, France) accede in a body to the first municipal functions and form then the local revolutionary staff. During the Consulat and the Empire, often later, these same persons or their children are destinated for mayors, assistants, town concillors ; Their interest for the politics date from many years to 1789 and explains itself by a wide participation in local life as parochial estates administrators (church, chapels, brotherhoods, very numerous in Trégor) and as common share managers in parochias assemblies. Time of grievances and time of campaign against domains congeables found the farmers trained for thought and action. A peasant way of the Revolution stands up on an original manner. In 1790, the foundation of municipalities brings nothing new about emancipation ; On the contrary, the outside directives from districts and departments, the episode of the canton municipalities decrease the interest of farmer for local life. Appointments by prefectures are accepted more as an honnor than as an obligation. In Trégor, peasants first in class is wide and dont come into view so clearly. The place they stand forward outcomes from cumulatives individuals factors : family, fortune, lands possessions, employer's status, practise of writing, foreign agffairesActing in a local function appears more as a development of notability : first in the lower classes and dissociating themselves by progressives differences, peasants leadders in Trégor play however a role of notable face to outer world. They contribue so to draw what will be the political plan of this country in the 20th century.
Abstract FR:
Les paysans qui, avant 1789, ont exercé une fonction locale (si minime soit elle) dans les paroisses du Trégor rural (évêché de Tréguier, Basse Bretagne), accèdent massivement en 1790 aux premières fonctions municipales et forment ensuite le personnel révolutionnaire de leur commune. Pendant le Consulat et l'Empire, souvent après, ces mêmes personnages ou leurs enfants sont appelés à exercer les fonctions de maires, d'adjoints, de conseillelrs municipaux. Leur intérêt pour la politique date d'avant 1789 et s'explique par une large participation à la vie locale comme administrateurs des biens paroissiaux (église, chapelles, confréries, très nombreuses dans le Trégor) et comme gestionnaires des intérêts communs lors des réunions des généraux de paroisses. Le temps des doléances puis la lutte contre le domaine congéable trouvent dans le Trégor des paysans formés à la réflexion et à l'action. Une voie paysanne de la Révolution y est établie de manière originale. La création des municipalités en 1790 n'apporte rien de neuf en terme d'émancipation. Au contraire, les directives extérieures émanant des districts puis des départements , l'épisode des municimalités de cantons, diminuent l'intérêt des paysans pour la vie locale. Les nominations venues des préfectures seront acceptées plus comme un honneur que comme un engagement. L'élite paysanne trégorroise est large et n'émerge pas nettement du reste de la population. La place tenue au-devant de la communauté tient au cumul de facteurs individuels : famille, fortune, possessions de terres, sataut d'employeur, pratique de l'écrit, relations extérieures. . . La participation à une fonction locale apparaît plus comme un révélateur de la notabilité : élite d'un peuple et ne s'en démarquant que par des différences graduelles, les responsables paysans du Trégor jouent toutefois un r^ole de notables, vis à vis de la société englobante. Ils contribuent ainsi à dessiner ce qui sera le schéma politique de ce pays au 20e siècle.