thesis

De l'expérience en art à la connaissance du sujet : photographie et identité

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 8

Disciplines:

Abstract EN:

The complex notion of experiment that may be connected to the photograph was the starting point for this research. Thus, it is with photograph and photography that we questioned this experiments’ stakes. We linked life, work, perception, as well as knowledge. To do so, psychoanalysis was a key component in order to dig deeper into the question. The photographic image, awareness, reason, differences, identity and contemporary art are the thesis’ anchor points that invite us to work the experiment. Due to the fact that the work is in a way inaccessible, and since the experiment is a complex process, it gives us the opportunity to create a whole new experiment. This work has the power to introduce to the experiment and to perceive an experiment with the work. Furthermore, it is why the work needs the viewer in order to recognize the sensitive world. Along with this experiment lays a performance of perception and understanding that shapes the relationship to the experiment’s subject. Is the purpose of the experiment to put us in front of nonsense that we should take as is ? Experimenting could be like experimenting reality, a reality that juts. Only experiment can measure the difference between men and the idea that John Locke puts forward: would experiment be the origin of all knowledge? It is mostly from the work of three photographers that we have developed this experiment: Francesca Woodman, Italian artist, David Nebreda, Spanish artist, and Dieter Appelt, german artist. All three work with photography, their bodies and their notion of self portrait. They helped us tackle the idea of experiment because, for each of them, the stakes were just not the same. This is why we chose them. Paradoxically, we have also developed our work with Patrick, Tosani, contemporary photographer that works with the object and does not talk about the body. It appears that photography forces us into the distance. It is organized in its temporal reality and stages the world, or its world. By doing so, it provides us with new knowledge. It becomes work in the sense that experiment is at some point overtaken. It is thus selfexperiment through subjectivity. Photography and experiment both include risks because we do not know where it will lead us. Often, it takes us places we would have imagined. It puts to work and then acts on various times, in various times. This is the time of the experiment. The experiment takes and leads us towards the search for truth unknown to oneself.

Abstract FR:

La notion complexe d’expérience, telle qu’elle peut s’avérer liée au photographique, a été le point de départ de cette recherche. C’est donc avec la photographie et le photographique que nous avons questionné les enjeux de l’expérience. Nous avons mis en rapport la vie, l’oeuvre, la perception et la connaissance. La psychanalyse a été une donnée importante pour approfondir la question. L’image photographique, le vécu, la raison, la différence, l’identité, l’art et le contemporain, voilà les points d’ancrage de cette thèse qui nous invite à travailler l’expérience. Parce que l’oeuvre est, dans une certaine mesure inaccessible, et parce que l’expérience est un processus complexe, la production artistique nous donne la possibilité de créer de l’expérience à notre tour. Elle a ce pouvoir de nous introduire à l’expérience et de percevoir l’expérience à l’oeuvre. C’est pourquoi aussi l’oeuvre a besoin du spectateur pour une re-connaissance du monde sensible. Avec l’expérience, il y a une sorte de performance de la perception et de la compréhension qui transforme le rapport à l’objet de l’expérience. Ce qui aura été objet de l’expérience va lui se transformer en objet de connaissance. Le propre de l’expérience est-il de nous mettre devant un point de non-sens qu’il faudrait s’approprier ? Faire expérience pourrait s’entendre comme faire expérience d’un réel, un réel qui nous déborde. Seule l’expérience est en mesure de différencier les hommes entre eux et l’idée captivante que met en avant John Locke est que l’expérience serait la source et l’origine de toute connaissance. C’est principalement à partir de l’oeuvre de trois artistes photographes que nous avons développé ce travail : Francesca Woodman, artiste aux origines italiennes, David Nebreda, artiste espagnol, et Dieter Appelt, artiste allemand. Ils travaillent tous trois avec la photographie tout comme avec leur corps et la notion d’autoportrait, ils nous ont aidé à aborder la question de l’expérience car, pour chacun d’entre eux, les enjeux ne semblaient les mêmes. C’est pour ces différences que nous les avons choisies. Nous avons également et paradoxalement développé notre recherche avec Patrick Tosani, artiste photographe contemporain, qui travaille l’objet et ne parle que du corps. Il apparaît que la photographie nous met dans une distance forcée. Elle s’organise dans sa réalité temporelle et met en scène le monde ou son monde. C’est un moyen de connaissance et de re-connaissance. Elle devient oeuvre au sens où l’expérience est un jour dépassée ; elle est donc l’expérience du soi au travers d’une subjectivité. La photographie comme l’expérience comporte des risques car on ne sait pas non plus où elle nous mène. Bien souvent, elle ne nous mène pas là où nous l’avions imaginé. Elle met en oeuvre et il s’agit alors d’une épreuve car elle travaille à la fois sur plusieurs temps et en plusieurs temps. Il s’agit là du temps de l’expérience. L’expérience nous place et nous tend vers une recherche de vérité à soi-même inconnue.