Mécénat, patronage et clientèle autour de Gaston d'Orléans (1608-1660)
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study seeks to describe the operations of the patronage of Prince Gaston d’Orléans within the networks linking him with his clientele. This social bonds involved fostered exchange based on gratitude and service, and contributed to constructing the figure of the Prince. His patronage produced, among others, court divertissements, ballets, plays, literary and musical works, various collections, scholarly exchange, as well as the development of the botanical garden within its surrounding architecture. In return, his patronage created the reputations and hence the social and professional identies of the beneficiaries, within a framework of friendship, favour, service and fidelity, with an acute awareness of the rank accorded to each individual. The Prince’s network in turn generated others centred on each beneficiary. The full complexity of a Prince’s clientele, which was built up during a long period of subversive plotting, can thus be revealed. Unlike his circle of favourites, the Prince’s clientele remained surprisingly constant : no one fell from favour, broke off relations with or was abandoned by him as a consequence of his rebellious enterprises. His clientele network, centring on his housewold, sometimes intermingled service due to the Prince and the King, simultaneously or separately. At the same time, many of the Prince’s protégés, through their contact with other spheres – aristocratic, scholarly or religious – in Paris, Blois or the Languedoc region, enriched their reputations by their association with controversial polemicists, e. G. The libertins. These complexities make for a new conception of Gaston d’Orléans and his political activities.
Abstract FR:
Ce travail s’attache à montrer les mécanismes du mécénat princier autour de Gaston d’Orléans, et leur inscription dans les réseaux de clientèles et de fidélité. Ces liens s’articulent autour d’un échange sur des logiques de reconnaissance et de service, et contribuent à construire la figure du prince. Les réalisations comprennent le divertissement de cour, le ballet, le théâtre, la publication d’auteurs et de compositeurs, la pratique de la collection, l’échange érudit, sans oublier le développement du jardin botanique, placé dans son cadre architectural. Toutes ces actions façonnent en retour la réputation et donc l’identité sociale et professionnelle des protégés, en s’insérant dans les cadres de l’amitié, de la faveur, du service et de la fidélité, avec une conscience aigue du rang dévolu à chacun. Ce réseau égocentré sur le prince génère des ramifications autour de chaque protégé. Le contexte des révoltes ouvertes et des cabales, auxquelles Gaston d’Orléans est associé sans toujours en être lui-même à l’origine ni les approuver, participe de façon non négligeable aux formes et contenus des productions : sujets des ballets de cour et choix des participants, productions littéraires, construction inachevée du château de Blois. La clientèle du prince, en exceptant les favoris, peut surprendre par sa stabilité : elle n’est en aucun cas ni marginalisée, ni en rupture avec la figure du prince comploteur ou frondeur. Le réseau de clientèle, structuré autour de la maison domestique, imbrique parfois des services dus au prince et au roi, conjointement ou successivement. D’autre part, en s’attachant à d’autres espaces de sociabilité, mondaine, savante ou religieuse, à Paris, à Blois ou en Languedoc, la réputation des individus s’enrichit parfois de figures sociales polémiques, tels les libertins. Cette complexité invite à un nouveau regard sur Gaston d’Orléans et son action politique.