Histoire et politique en France et en Italie : l'exemple des socialistes : 1945-1983
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The French and Italian socialists have shown themselves to be deeply attached to the history between 1945 and 1983. History was conceived both as a way to understand the evolution of the world (philosophy of history) and as a critical vision of the past (historical science). History allowed them to elaborate, test and magnify their political choices. Historians, members of the French socialist party (PS-SFIO) or of the Italian socialist party (psi) were involved in this manner, and the history of socialism's historiography often suffered from the pressure imposed by the ideological decisions of partisan leaderships. Thanks to materials as diverse as the partisan press, political leaders’ archives, congressional debates and propaganda material, different levels of competence and involvement of militants in the management of the socialist past have been brought to light. Various roles become apparent, such as the official historian, the erudite of the party, the amateur. . . In addition to the high moments of the celebration of the past, inaugurations, anniversaries, funerals. Heroes and events which are founders of the socialist historical mythology are outlined. Three epochs characterize the evolution of the relationship between history and politics in the socialist area. A revolutionary concept of history dominates from 1945 to 1956. This concept evolves inside a philosophy of history taken from Marx and Engels as well as in an interpretation of the history of socialism glorifying revolutions like 1789, the commune, the Russian revolution. In a second period from 1956 to 1969, this system is questioned by a movement which leads historians to become autonomous from their parties and by a violent criticism of the "orthodox" Marxism. After 1969, a doctrinal revisionism appears; this movement, carried simultaneously by Michel Rocard and Bettino Craxi, leads the socialists to propound a theory of revolution as individual phenomena.
Abstract FR:
Les socialistes français et italiens ont montré un attachement fort à l'histoire entre 1945 et 1983. Celle-ci fut à la fois conçue comme une manière d'appréhender l'évolution du monde (philosophie de l'histoire) et une méthode critique de traitement du passe (discipline historique). L'histoire leur permit d'élaborer, de tester, de magnifier leurs choix politiques. Les historiens membres du PS-SFIO ou du PSI furent impliques dans ces usages et l'histoire de l'historiographie du socialisme a souvent subi le poids des décisions idéologiques des directions partisanes. A l'aide de matériaux aussi divers que la presse partisane, les archives des leaders politiques, les débats congressuels ou le matériel de propagande, différents degrés de compétence et d'implication des militants dans la gestion du passe socialiste on été mis au jour. Se dégagent les figures de l'historien officiel, de l'érudit de parti, de l'amateur. . . Ainsi que les temps forts du culte du passe, inaugurations, anniversaires, funérailles, fêtes : autant de commémorations. Sont repères les héros et les évènements fondateurs de la mythologie historique socialiste. Trois périodes caractérisent l'évolution du rapport entre histoire et politique dans le milieu socialiste. Entre 1945 et 1956 domine une conception révolutionnaire de l'histoire. Elle se déploie dans une philosophie de l'histoire empruntée a Marx et Engels ainsi que dans une lecture de l'histoire du socialisme exaltant les révolutions de 1789 a la commune voire à la révolution russe. Dans un second temps, de 1956 à 1969, ce système se trouve mis en cause par un mouvement d'autonomisation des historiens membres des deux partis et par la critique violente du marxisme "orthodoxe". Apres 1969, on voit la montée d'un révisionnisme doctrinal; porte parallèlement par Michel Rocard et Bettino Craxi, ce mouvement conduit les socialistes a émettre une théorie situant les ressorts de la révolution dans l'individu.