La République et son ombre : métamorphoses du politique à Arles entre la Ligue et la Fronde
Institution:
Aix-Marseille 1Disciplines:
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La recherche présentée ici s’inscrit dans le courant anglophone de l’histoire des concepts. À partir de l’exemple précis d’une ville moyenne comme Arles, il s’agit d’analyser l’élaboration d’une pensée politique urbaine inscrite à l’intérieur d’un paradigme référentiel qui serait celui du républicanisme. Entre la Ligue et la Fronde, les agitations politiques conduisent les édiles arlésiens à acquérir de nouvelles compétences et à forger une instrumentation de l’action publique inédite. Envisagés de cette manière, les troubles permettent une reformulation des catégories de l’action et du vocabulaire politique. Considérée comme une phase de transition, la Ligue débouche sur un moment qui serait celui de la mise en place d’un espace proto-politique situé entre la fin du XVIe siècle et les premières décennies du XVIIe siècle. Progressivement, l’on assiste au passage d’une pensée corporative et unanimiste à une domination de type légal-rationnel impliquant une individualisation des composants du conseil. De façon concrète, la Maison Commune devient une instance qui s’apparente de plus en plus à une bureaucratie adaptée à une gestion technique des besoins de la population. Tandis que sa transparence, vis-à-vis de l’environnement institutionnel, implique une intériorisation des violences urbaines à l’intérieur du corps des institutions. En recourant aux apports combinés de la sociologie des organisations et de l’anthropologie bourdieusienne, ce travail s’intéresse aux phases de changements et de reconfigurations du gouvernement urbain. Démontrant que la fabrication du politique à l’échelle locale résulte en priorité d’aménagements et de tâtonnements non linéaires.