Abstract FR:

Dernier bastion colonial, l'Afrique australe n'a longtemps existé que par trois faits essentiels qui ont marqué son histoire contemporaine : la colonisation, l'apartheid et les guerres consécutives à ces deux régimes politiques. Engagée d'abord dans une longue guerre d'indépendance (1960-1990) qu'incarne la Ligne de Front à partir de 1974,la région est ébranlée par la politique sud-africaine de déstabilisation sous l'effet de l'apartheid et les guerres civiles qu'elle alimente en Angola et au Mozambique notamment. De plus, la région se trouve dépendante de sa puissance économique. Pour l'en soustraire, la Ligne de Front axe ensuite sa lutte sur le terrain économique en créant la SADCC en 1980, dont l'objectif principal était de réduire la dépendance de la région à l'égard de l'Afrique du Sud. Au terme de tous ces facteurs de conflits majeurs, l' Afrique australe se doit de faire face à une brutale succession « étatisme-néolibéralisme » pour profiter au travers de la SADC, qui succède à la SADCC en 1992, de la dynamique consensuelle qui la porte pour amorcer un véritable développement. Ainsi, la SADC cherche par l' entremise' de la construction communautaire à relever les grands défis de l' Afrique australe : la reconstruction des pays dévastés par les guerres, Ie développement économique, la paix et la sécurité, les réfugiés et les personnes déplacées, la réinsertion des ex-combattants, le VIH I SIDA, Ia famine, la mobilisation nationale pour le développement humain et les mécanismes de promotion de I'intégration régionale. Telle est la mission de la SADC en Afrique australe, qui s'est assignée pour objectif : « un futur commun ». Celui-ci passe par la coopération régionale intégrée et renforcée en vue du développement de I'ensemble des pays qui la composent, sachant qu'elle signifie aussi un espace politique ou s'affermissent des rapports bilatéraux;essentiels pour la pérennité de la stabilité politique, économique et sociale de la région. D'autant que l'implication des pays membres dans ce processus d'intégration régionale a pour ambition de créer un environnement économique favorable en conciliant les avantages comparatifs des Etats membres et I'action des acteurs privés de l'intérieur et de I'extérieur. Ceci correspond bien aux règles définies par les instances internationales à vocation universelle sur les accords régionaux et Ie multilatéraJisme commercial, autrement désigné comme la mondialisation, qui privilégient I'économie de marché libérale. Celle-ci est contestée par I'alterrnondialisme ambiant qui, pour sa part, prône une économie plus humaine. II revient donc à la SADC de savoir tirer profit de ce "duel conceptuel du monde" pour bâtir un développement équitable dans la région. C'est Ie moins qu'on puisse espérer si l'on en croit l'hymne de la SADC.