Abstract FR:

Malgre l'eloignement de la france, le faible nombre d'europeens et l'indifference des indiens a la culture de l'occident, les etablissements de pondichery, karikal, chandernagor, mahe et yanaon subissent, durant tout le dix-neuvieme siecle, le contrecoup des evenements metropolitains. Entre 1816 et 1852, l'inde francaise reste enracinee dans le dixhuitieme siecle, sa soumission aux autorites britanniques resulte des erreurs de louis xv et de louis xvi tout autant que des faiblesses de louis xviii. La centralisation de son administration, le sacrifice qui lui est impose de son propre developpement economique au profit de celui de la metropole, la prudence de la politique indigene qui y est suivie sont caracteristiques de l'ancien regime. A partir de 1852, l'inde s'ouvre au dix-neuvieme siecle. C'est paradoxalement un gouvernement plus autoritaire que les precedents qui realise les reformes fiscales, agraires et sociales attendues depuis des decennies. La liberalisation des tarifs douaniers, les progres de la navigation et l'essor de l?'emigration indienne contribuent egalement a tirer la colonie de sa lethargie et a lui conferer un role non negligeable dans l'ocean indien. Des 1870, la theorie republicaine de l'assimiliation triomphe. Apres les reformes moderees et progressives du second empire, l'introduction du suffrage universel et des institutions representatives constitue, au pays des castes et de la hierarchie, une revolution dont les consequences ne se font pas attendre. Grace a leur influence, a la fraude et a la violence, les hautes castes font main basse sur les institutions et s'emploient a eliminer l'influence francaise, a renforcer leurs privileges et a entraver le developpement economique des etablissements, susceptible a leurs yeux de contribuer a l'emancipation des parias.