thesis

L'enjeu colonial dans les relations franco-portugaises, 1944-1974

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Abstract EN:

In the wake of the Second World War, the administering Powers came to agree on the necessity of forming a “common front”, notably in Black Africa, to resist the anti-colonial offensive. In the context of this closer alignment, the Commission of Technical Cooperation in Black Africa (CCTA), established by the administering Powers, would play the role of a shield against the interest shown by the United States and the institutions of the UN in Africa. From now on, France and Portugal both took up these different concerns. In the context of the cold war, decolonisation, wars of liberation and European construction which followed, the two nations would become even closer. In pursuing the strategy of politics of national grandeur – which consisted of shattering the structures of the bipolar world – the Portuguese colonial empire was a precious asset. Indeed, Charles de Gaulle and Salazar shared the same reservations about the United States. From this perspective, even if the Suez crisis was a resounding failure for the colonial powers, it was the beginning of a new era in Franco-Portuguese relations. From this point onwards, the Portuguese were conclusively convinced that the United States was not in a position to guarantee the sovereignty of their colonies. At the same time as the policy of self government was described by the Portuguese authorities as that of abandon, French independence from Washington became a decisive factor.

Abstract FR:

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, il y a parmi les puissances administrantes, une convergence de vue sur la nécessité de constituer un « front commun », notamment en Afrique Noire, afin de résister à l’offensive anticoloniale. Dans le cadre de ce rapprochement, la Commission de Coopération Technique en Afrique Noire (CCTA), mise en place par les puissances administrantes, joue le rôle de bouclier contre l’intérêt manifesté par les Etats-Unis et les institutions de l'ONU pour l’Afrique. Dès lors, la France et le Portugal épousent ces différentes inquiétudes. Part la suite, dans le contexte de la guerre froide, de la décolonisation, des guerres de libération, de la construction européenne, ces deux nations se rapprochent. Dans la stratégie de la politique de grandeur qui consiste précisément à briser les structures du monde bipolaire, l’empire colonial portugais constitue un atout précieux. En effet, Charles de Gaulles et Salazar partagent les mêmes réserves à l’encontre des Etats-Unis. A cet égard, même si la crise de Suez constitue un échec cuisant pour les puissances coloniales, elle amorce néanmoins une nouvelle ère des relations franco-portugaises. Désormais, les Portugais sont définitivement convaincus que les Etats-Unis ne sont pas en mesure de garantir la souveraineté de leurs colonies. Au moment même où la politique britannique de "self government" est qualifiée par les autorités portugaises comme celle d'abandon, l'indépendance française vis-à-vis de Washington s'impose comme un élément décisif.