Entre Gascogne et Saint-Domingue : le comte Louis-Pantaléon de Noé, grand propriétaire créole et aristocrate gascon (1728-1816)
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Abstract EN:
This biography of the count Louis-Pantaléon de Noé (1728-1816) portrays a wealthy Creole estate-owner in Saint-Domingue during the XVIIIth century. He was a descendant of a Gascon family born within the colonial pro-slavery society of Saint-Domingue. He followed the traditional military career path of an aristocratic son but, in 1769, went back to Saint-Domingue (staying there till 1775) in order to revive his own sugar estate. On his return to Gascony he married and lived a lordly existence in the village of L’Isle-de-Noé. Being an absentee owner, his properties were run by different managers. Some recently discovered documents give us insight to the development and problems of these estates (the Bréda estates among them). In any event, the huge Manquets estate is notable as one of the first of the starting places of the 1791 slaves revolt. Equally renowned are former slaves who become prominent within their group of “Free Coloured” people, like Blaise Bréda and Toussaint Bréda (later known as Toussaint Louverture). Elected as a representative of Saint-Domingue in 1789 but unable to act as such, his preoccupations were then those of wealthy owners who were afraid of the brutal changes to come. In 1791 he fled France to Coblenz then to England. Tired, but having been granted amnesty in 1802, he returned to France, became conseiller général (adviser) for the Département des Hautes-Pyrénées and, after selling the château of L’Isle-de-Noé, lived between South-West France and Paris. Awarded Pair de France in 1815, he died the following year. Today, he is remembered chiefly for his connection with Toussaint Louverture
Abstract FR:
Cette biographie présente Louis-Pantaléon, comte de Noé (1728-1816), grand propriétaire créole de Saint-Domingue au XVIIIe siècle. D’une famille d’origine gasconne, il est né dans la société coloniale esclavagiste de Saint-Domingue. Il mène une classique carrière militaire avant de retourner à Saint-Domingue (séjour de 1769 à 1775) remettre de l’ordre dans ses propriétés. Rentré en métropole, il se marie et connaît la vie de châtelain à L’Isle-de-Noé jusqu’à la Révolution. Grand propriétaire absentéiste, ses biens antillais sont gérés par divers procureurs. Des documents retrouvés permettent d’en suivre l’évolution, notamment pour les habitations Bréda. Est aussi exhumée de l’oubli la grande habitation des Manquets (l’une des premières touchées par la révolte des esclaves de 1791). Le comte de Noé a aussi connu d’anciens esclaves qui, devenus libres, ont de l’influence auprès de leur groupe des « Libres de couleur », tel Blaise Bréda ou Toussaint Bréda (futur Toussaint Louverture). Elu député de Saint-Domingue en 1789 sans pouvoir siéger, ses préoccupations sont celles d’un grand propriétaire qui sent brutalement vaciller son univers. En 1791, il émigre à Coblence puis en Angleterre. Lassé, amnistié en 1802, il finit par rentrer en France, devient conseiller général des Hautes-Pyrénées puis, après la vente du château de L’Isle-de-Noé, réside entre le Sud-Ouest et Paris. Nommé Pair de France en 1815, il décède l’année suivante. De tout cela perdure le souvenir de liens surprenants entre lui et Toussaint Louverture