Abstract FR:

Lire les effets de la guerre à l'échelle communale conduit à décrypter les politiques des pouvoirs locaux pour secourir les populations. A l'appui d'une vingtaine de villes françaises de 5000 à 50000 habitants (dans différentes zones), il s'agit d'analyser la dérégulation des politiques publiques d'assistance de 1938 à 1948. Les acquis sociaux de la Troisième République sont ébranlés dès lors qu'en 1938 s'affirme un contrôle étatique autoritaire. Du discours de propagande vichyssoise aux pratiques municipales émergent des structures, des modes et des lieux d'assistance remaniés. Est privilégié l'angle des assistés: enfants, vieillards, traditionnellement fragiles, et nouveaux parias (femmes seules, réfugiés, étrangers), victimes de politiques d'exclusion. Face à l'arbitraire, les communes se réfugient souvent dans la duplicité. L'assistance devient tantôt un instrument de collaboration voire de collaboratiOlmisme, tantôt une couverture à des stratégies résistantes. La Libération ouvre la voie à l'interventionnisme municipal jusqu'en 1948 où s'estompe le temps du provisoire. Un nouveau partage des rôles s'installe mais les municipalités peinent encore à concilier urgence et long terme, garantie de l'ordre et création de liens sociaux.