Moralia coniugalia ou de l'impossible sacralite du mariage a l'epoque de la raison 1750-1792
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Marriage breakdown is hardly a new phenomenon in the history of family. Testifying to this practise are the divorce during the 1789 revolution and the separations in former times. Both are but two different juridical aspects of the same social reality. The aim of this study has been, paradoxically, to search for "divorce" in former times. As a matter of fact, even if the first law on divorce goes back to 20th september 1792, some pre-revolutionary institutions like the chatelet granted separations. The study of chatelet's separations represents the main contribution made by this dissertation (see chapter 5) whose purpose has been also to investigate the role of indictments in this kind of procedures. In chapter 2 i analyse the importance of ideology in the definition of a new kind of family. I dealt with the affair of a jew, borach levy, who upon pressure from political events, had to repudate his religion and demand the annulment of his marriage. In chapter 3 i focous on the christian doctrine of marriage and its influence on the jurisprudence of former times. The idea that marriage is the union of the contract and the sacrament affects juridical institutions and fosters social mobility (see chapter 4). Chapter 6 is a kind of archaeology of the law on divorce of 20th september 1792 which included three different conceptions of family breakdown. Of particularly interest, in this chapter, is the identification of a mysterious author, cerfvol, whose production is one of the most important contribution to the legitimization of divorce in former times. Chapter 7 deals with the discussion on divorce during the 1789 revolution. If the first writings on divorce justified it in the name of scriptures, the 1789 revolution brings a new dimension to the debate by involving ethics in these procedures. The last chapter deals with the discussion on divorce at the assemblee nationale. Neither the secularization of civil registers nor the divorce represented real problems for the legislative. Both reforms were introduced in the principles of 1789 and nobody ever thought of dismissing them.
Abstract FR:
La desunion du couple n'est guere un phenomene recent dans l'histoire de la famille: elle repose sur une longue serie de pratiques dont le divorce sous la revolution et les separations sous l'ancien regime ne sont que deux aspects juridiques" d'une realite beaucoup plus complexe que celle qu'on est porte a s'imaginer. Ce que je me suis propose de faire dans ce travail est paradoxalement l'histoire du "divorce" sous l'ancien regime. En effet, bien que la premiere loi sur cette question remonte au 20 septembre 1792, certaines institutions prerevolutionnaires permettent a la population de se separer. L'etude des sentences de separation de biens et de corps du chatelet de paris est donc au centre de cette recherche (chapitre 5) qui s'est appuyee aussi sur l'analyse des plaintes pour cause de mauvais traitements chez les commissaires de police. Dans le 2eme chapitre je prends en examen l'importance de l'ideologie dans la definition d'un nouveau modele conjugal. Le cas dont je traite est celui d'un juif, borach levy, qui sous la pression des contraintes jansenistes, se voit oblige a renoncer a sa religion ainsi qu'a demander l'annulation de son mariage. Dans le 3eme chapitre j'analyse la doctrine chretienne du mariage ainsi que son amalgame avec la jurisprudence d'ancien regime. La fiction qui concoit le mariage comme l'union du contrat et du sacrement predispose l'essor de la mobilite sociale (4eme chapitre). Le 6eme chapitre est une sorte d'archeologie de la loi du 20 septembre 1792, dont les articles expriment trois perceptions differentes de la crise du mariage. Particulierement interessant m'a paru le devoilement d'un ecrivain mysterieux, cerfvol, qui a contribue le plus a legitimer l'idee de divorce sous l'ancien regime. Le 7eme chapitre retrouve le debat litteraire sous la revolution, dont un des premiers soucis fut d'ancrer le divorce dans la morale. Un dernier chapitre est enfin dedie au debat sur le divorce a la legislative. En ce sens, ni la laicisation de l'etat civil, ni le divorce poserent des problemes insurmontables a l'assemblee nationale. Les deux reformes etaient inscrites dans les principes de la revolution et personne n'osa jamais les remettre en cause.