thesis

Pouvoir et politique en Haute-Bretagne rurale : l'exemple de Louvigné-de-Bais (XVIe-XIXe siècles)

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Rennes 2

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

The issue of power appears under a new light when studied over a long period of time (" Temps Long "), i. E. From the beginning of the 16th Century until the First World War, even on such a small scale as that of a rural Breton community : the parish and later the small municipality of Louvigné-de-Bais. The are two essential turning-points in the institutional history of this community. First, around 1680-1715, there occured the end of the institutionalising power of Church and State over local structures and their rationalisation by the Parlement de Bretagne. The second evolution took place between the French Revolution and the end of the 1830s. A new relationship between State and local community was then established. The State control, strong in theory, actually suited local conditions. Those institutional changes, however, had no influence over the kind of people holding the main local responsibilities. They mainly came from the wealthiest, most educated and most open-minded local social group. However, their so-called continuous access to local power concealed changes. The membres of the rural middle-class were slowly being replaced by farmers during the 19th Century, particularly those running the largest farms, the " métairies ". The " métairocratique " model was reinforced by a more competitive access to local offices, due to the growing number of heirs, and, paradoxically, by the electoral system. So the example of Louvigné encourages to reassess the relationship between rural populations, politic and policies. Their relationship with central power shows that, from long, local political life has not been with local issues only.

Abstract FR:

Etudiés dans le temps long séparant le début du XVIe siècle et la Grande Guerre, à l'échelle cependant réduite d'une communauté villageoise - la paroisse puis commune bretonne de Louvigné-de-Bais -, les phénomènes de pouvoir apparaissent sous un autre jour. Deux ruptures essentielles se dessinent dans l'histoire institutionnelle de cette communauté. La première, vers 1680-1715, marque le passage de la phase d'institutionnalisation des structures locales sous l'impulsion de l'Eglise puis de l'Etat à celle d'une certaine rationalisation impulsée par le Parlement de Bretagne. La seconde, qui s'opère entre les premières années de la Révolution et la fin de la décennie 1830, aboutit à la définition de nouveaux rapports entre l'Etat et la communauté : le contrôle exercé par le premier, ferme en théorie, se révèle largement adapté aux situations locales. Ces changements institutionnels n'ont que peu de conséquences sur le recrutement des hommes détenant les principales fonctions locales. Ils sont majoritairement issus des couches les plus aisées de la population locale, les plus alphabétisées, les plus ouvertes sur l'extérieur aussi. Cependant, l'apparente pérennité des conditions d'accès au pouvoir local dissimule des évolutions parfois profondes. Les membres de la petite bourgeoisie rurale sont ainsi peu à peu supplantés par les paysans au cours du XIXe siècle, tout particulièrement par ceux placés à la tête des plus grandes exploitations, les métairies. Le modèle " métairocratique " ainsi défini se trouve conforté par la fermeture progressive de l'accès aux fonctions locales, du fait de la part croissante prise par les héritiers. L'élection renforce encore ces phénomènes. En cela, l'exemple louvignéen invite à réinterroger les rapports au politique et à la politique des populations rurales. Les rapports au national constituent, de manière ancienne, l'une des composantes d'une vie politique locale en rien réduite à la seule gestion des affaires communes.