Orléans 1848-1914, une élite dans sa ville : fortunes, mode de vie, sociabilité
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The word "elite" for historians refers to all those thought to be at hightest position of the society by their contemporaries without expressing any value judgement. The work carried out there tries to define the elites of Orléans from 1848 to 1914, emphasing the relations by which this urban society as well as its behaviours have been organized in a logic of local distinction. If, during that period, in some other places the indusrial sees the decline of the domination of the land ownership, the falling of landed aristocracy and the coming bourgeoisie, Orléans, which was formerly an industious and merchant city, tend to change in the 19th century into a city of pensioners those safe strategies to invest, lead some fortunes as well as way of life to become more rural. Thus the wealthy citizen from Orléans exerts his patronage on the countrysides nearby and the poor of his city. Trade is changes into a mere commerce, however letting some new wealthy upper-class families emerge. If some people wanted to belong to this elite, they needed first a high income but compared to a standard of living, the source of income, the real estate, the living area or the hiring of household prove to be decisive. The elite of Orléans asserts its social level by gathering within associations, whether they are official or spontaneous, without however getting mixed with the local aristocracy or bourgeoisie: educated societies, lounge meetings, clubs, charities or some public events like races or every way to express sociability and distinction.
Abstract FR:
L'élite dans sa définition générale, désigne les personnes les meilleures et les plus remarquables d'un groupe. Le travail mené ici tente de cerner l'élite d'Orléans de 1848 à 1914, mettant en avant les relations structurant cette société ainsi que ses comportements dans une logique de distinction locale. Partout ailleurs, la révolution industrielle amorce le recul de la puissance terrienne, soit le déclin de l'aristocratie foncière et la montée de la bourgeoisie capitaliste. Pourtant Orléans, jadis industrieuse et négociante, se transforme, tout au long du XIXesiècle, en ville de rentiers dont les stratégies d'investissements sont moins offensives, entraînant une certaine ruralisation des fortunes, des revenus ainsi que des modes de vie, l'Orléanais aisé continuant à exercer ses devoirs de riches sur les campagnes environnantes et sur les pauvres de la cité. Le négoce fait place au commerce faisant émerger quelques grandes familles de bourgeois aisés. Appartenir à cette élite signifiait alors en avoir les moyens: le niveau de fortune, la source de revenus, l'accès à la propriété, le lieu de vie ou l'emploi d'une domesticité. L'élite orléanaise affirme aussi son appartenance sociale par le regroupement au sein d'associations officielles ou spontanées, sans pouvoir autant mêler l'aristocratie et la bourgeoisie locale: les sociétés savantes, les réunions de salons, les cercles, les oeuvres de charité ou les lieux de rassemblements publics ont permis d'affiner les contours de l'élite orléanaise.