thesis

Edouard Drumont (1844-1917)

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Abstract EN:

This aim of this study is to recall the career of Edouard Drumont (1844-1917), in order to understand the issues which guide his action. It also aims at connecting his individual path to collective behaviours of his time and to understand, through him, the deep causes of an historical phenomenon – the french antisemitism – which goes beyond Drumont. We focused our attention on the polemist’s conflicting relations with modernity, on his Catholic beliefs’ specificities but also on his connections with the French socialism’s multiple components as well as on his role in the rise of nationalism. From the publication of his book La France juive (1886) to the beginning of the Dreyfus crisis (1898), Drumont toughens his attacks against the conservatives and gets increasingly involved in circles fiercely opposed to social catholicism. He attempts to rally several socialist leaders, such as Benoît Malon or Jules Guesde. Later on, following the launch of his newspaper, La libre parole (1892), he forms short-lived alliances with Gustave Rouanet, Alexandre Millerand or René Viviani. This “mutual seduction” draws to an end in 1898. At the end of the Dreyfus crisis, antisemitism only remains as a minor component of nationalism, forced to form alliances with the right-wing Conservative Party in order to survive. This study focuses on the 1886-1902 period, from the publication of La France juive to Drumont’s electoral defeat in Algeria. Indeed, these years cover his career’s main steps and his popularity’s climax. Among the sources used in this work are numerous unpublished manuscripts.

Abstract FR:

La présente étude se propose de retracer la carrière d’Edouard Drumont (1844-1886), de restituer les enjeux qui éclairent son action, de relier son itinéraire aux comportements collectifs de son temps et de comprendre, à travers lui, les causes profondes d’un phénomène historique – l’antisémitisme français – qui dépasse sa seule personne. Les relations contradictoires du polémiste avec la modernité, la spécificité de son catholicisme, ses liens avec les différentes composantes du socialisme français et son rôle dans l’émergence du nationalisme ont en particulier retenu notre intérêt. De la publication de La France juive (1886) au déclenchement de la crise dreyfusienne (1898), Drumont radicalise ses attaques contre les conservateurs et multiplie les contacts dans des milieux que tout oppose au catholicisme social, la famille de pensée dont il était jusqu’alors le plus proche. Il tente de rallier à ses thèses quelques leaders socialistes comme Benoît Malon ou Jules Guesde. Après le lancement de son journal La Libre Parole en 1892, il nouera des alliances ponctuelles avec Gustave Rouanet, Alexandre Millerand ou René Viviani. Ce jeu de séduction mutuelle prend fin en 1898. Au sortir de la crise dreyfusienne, l’antisémitisme fait figure de parent pauvre du nationalisme, lui-même condamné, pour survivre, aux alliances avec la droite conservatrice. Notre attention s’est plus particulièrement concentrée sur les années 1886-1902, de la publication de La France juive à la défaite électorale de Drumont en Algérie. Cette période couvre en effet les principaux temps forts de sa carrière et voit culminer sa popularité. De nombreuses sources manuscrites inédites ont été exploitées.