thesis

Un pas de deux : clercs et paroissiens en Limousin : vers 1660-1789

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Limoges

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

In the Limousin, from 1660 to 1789, catholic Reform took off gently, in the devotional habits of the faithful. The demanding training, in the tradition of Saint Sulpice, of priests in the seminaries of Limoges (from 1660) and Tulle (from 1697) could easily have led to the rapid domination of the Church and a possible split with the population. This did not, however, happen. On the contrary, while puttting forward claims for the exceptional nature fo priesthood and maintaining a distance from the faithful, the Limousin clergy managed to pass on a renewed faith to a largely illiterate population, without causing the slightest religious breach. So it was that hope preached from the pulpit, in terms of possible salvation for all. In the same way, parish ground was only modified slightly, and mostly with the agreement of parishioners. The same was true of devotional practices during processions and in the life of brotherhoods. The Church favoured a community expression of belief, under the leadership of the clergy, without rejecting traditional practices, unless these were perceived as directyl harmful. The practices were simply given their proper place in the hierarchy of intercession to God. In the Limousin, from the second half of the 17th century until the Revolution, the church, then, made the choice of fitting its pastoral scheme into the framework of a society strongly influenced by collective references or commitments.

Abstract FR:

En Limousin, de 1660 à 1789, l'inscription de la Réforme catholique dans les territoires et les pratiques collectives de dévotion des fidèles se déroule en douceur. Pourtant la formation exigeante des prêtres dans les séminaires sulpiciens de Limoges et de Tulle, à compter respectivement de 1660 et 1697, aurait pu construire les conditions d'une cléricalisation accélérée et d'un possible divorce avec la population. Il n'en est rien. Au contraire, tout en revendiquant l'exceptionnalité du sacerdoce et en maintenant une distance avec les fidèles, le clergé limousin a su transmettre une foi renouvelée à une population majoritairement analphabète, sans précipiter la moindre rupture religieuse. Ainsi, la parole ecclésiastique portée en chaire dessine un possible salut accessible à chacun, privilégiant une pastorale de l'espérance. De même, les interventions conduites sur le territoire paroissial ne modifient que marginalement l'espace sacré et, le plus souvent, avec l'accord des paroissiens. Cela vaut également dans la mise en oeuvre collective des dévotions, lors des processions ou dans la vie des confréries. L'Eglise favorise une affirmation religieuse communautaire sous direction curiale, sans désavouer les usages cultuels anciens, sauf s'ils présentent des atteintes jugées manifestes au sacré. Elle les réinstalle simplement dans une chaîne d'intercession hiérarchique auprès de Dieu. En Limousin, de la seconde moité du XVIIe siècle à la Révolution, l'Eglise a donc choisi d'insérer sa démarche pastorale dans les cadres proposés par une société fortement marquée par des références ou des engagements collectifs.